Genève (awp) - Nantie d'une forte progression du bénéfice net l'année dernière, la Banque cantonale de Genève (BCGE) n'en a pas moins connu des difficultés. Les recettes et la rentabilité opérationnelle de l'établissement se sont fortement tassées sous le poids des provisions et des effets de la crise du coronavirus. Le dividende proposé est stable.

Au terme d'une année tumultueuse et marquée par l'éclatement de la pandémie de Covid-19, la BCGE a dégagé un bénéfice net de 105,0 millions de francs suisses, en hausse de 8,4%, indique mardi la banque. "Il faut être tout à fait clair: le résultat économique est en recul", a averti le directeur général, Blaise Goetschin en conférence de presse.

Le résultat opérationnel a plongé de près de 32% à 113,0 millions de francs suisses. La différence de variation entre cet indicateur et le bénéfice net s'explique par la dissolution de réserves pour risques bancaires généraux et une facture fiscale allégée grâce à l'entrée en vigueur de la réforme de l'imposition des entreprises.

"C'est pour cela que la banque propose de distribuer le même dividende que l'année dernière", a expliqué M. Goetschin. Le conseil d'administration propose 3,75 francs suisses par action. Les collectivités publiques genevoises recevront une contribution totale de 50 millions de francs suisses, impôts inclus.

La constitution de provisions a pesé sur la performance. Les réserves pour risque de défaut de crédit se sont montées à 29,3 millions de francs suisses, contre quelque 8 millions en 2019. Depuis deux ans, la BCGE provisionne également pour les crédits sains, soit 6,8 millions en 2020, anticipant une disposition entrée en vigueur cette année. Dans le financement du négoce, un montant de 15 millions a été mis de côté au premier semestre.

Charges stables

Les recettes ont accusé le coup, subissant une contraction de quelque 13% à 366,7 millions de francs suisses. Le coût du risque, le prix des matières premières et le cours du dollar ont comprimé le produit d'exploitation, a détaillé M. Goetschin. En excluant les provisions, les opérations d'intérêts ont généré davantage de recettes (+2,4%).

Contrairement à la Banque cantonale vaudoise (BCV), qui a réduit son exposition au financement du négoce, la BCGE a conservé sa stratégie inchangée. Cette activité représente quelque 50 millions sur 367 millions de recettes totales, en recul par rapport à 2019. "L'année dernière, en termes de volumes, nous avons traité des quantités identiques à celles de 2019 mais, évidemment, avec des prix inférieurs et en dollars", a affirmé M. Goetschin.

L'établissement cantonal a maîtrisé ses charges, celles-ci s'étant fixées à 237,3 millions de francs suisses (-0,8%). Le rapport entre les dépenses et les recettes s'est détérioré de 7,8 points de pourcentage à 64,7%.

La BCGE a octroyé quelque 2000 crédits Covid-19 à taux zéro et garantis par la Confédération, pour un total de près de 200 millions de francs suisses. Les remboursements sont anecdotiques, à hauteur de 1,5 million de francs suisses, alors que 60 à 70% des montants n'ont pas encore été utilisés.

Pour 2021, la direction de la BCGE table sur un "résultat global en légère progression".

A 13h26, l'action BCGE reculait de 0,3% à 160,50 francs suisses, dans un SPI en repli de 1,24%.

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