Francfort (awp/afp) - Le géant allemand de la chimie BASF, qui poursuit un vaste plan de restructuration, a trouvé preneur pour sa division pigments, nommée Color and Effects. Le groupe japonais DIC s'est porté acquéreur de cette unité, laquelle emploie en Suisse quelque 300 salariés, dont 280 sur le site valaisan de Monthey, pour 1,15 milliard d'euros (1,24 milliard de francs suisses).

 

La division, qui emploie 2600 personnes dans le monde, a dégagé en 2018 un chiffre d'affaires de "près de 1 milliard d'euros" sur 63 milliards pour l'ensemble du groupe, précise jeudi BASF, qui s'attend à boucler la transaction au quatrième trimestre 2020. Le géant allemand de la chimie avait pour rappel fait part de sa volonté de céder son secteur des pigments à fin février.

 

"Le portefeuille de pigments de BASF est un complément stratégique important" pour atteindre l'objectif d'un chiffre d'affaires de mille milliards de yens (8,6 milliards de francs suisses) en 2025, contre 800 milliards en 2018, a indiqué Kaoru Ino, patron de DIC. Fondé en 1908, le japonais DIC, fournisseur mondial d'encres d'impression, opère dans plus de 60 pays à travers le monde, employant près de 20'000 personnes.

 

En Suisse, BASF, qui avait acquis en 2009 le fabricant bâlois de spécialités chimiques Ciba SC et dont le nom a disparu l'année suivante, compte actuellement neuf sites, soit à Bâle, Allschwil, Schweizerhalle, Kaisten, Brugg, Holderbannk, Zoug, Pfäffikon et Monthey. Outre les 280 salariés de Monthey oeuvrant dans le segments des pigments, la transaction avec DIC concerne quelque 30 emplois à Bâle.

 

Appel à pérenniser l'activité en Suisse

 

Réagissant à l'annonce de la cession, Employés Suisse a appelé le groupe japonais "à pérenniser sur le long terme l'outil de production et les emplois en Suisse". "Sortir de l'incertitude et connaître le nom de notre repreneur est rassurant pour les employés", a déclaré Pascal Seiler, président d'Atena, l'association des employés BASF, et représentant du personnel, cité dans le communiqué.

 

"Mais nous avons également des attentes envers DIC: les emplois et les conditions de travail actuelles doivent être maintenus sur les sites suisses", a ajouté M. Seiler. A Monthey, BASF produit des substances utilisées pour le nuançage des laques automobiles, des peintures, des plastiques, des encres, des fibres synthétiques, ainsi que dans des applications électroniques comme les filtres colorés des écrans à cristaux liquides.

 

Le site valaisan produit également des azurants optiques, activité qui n'est pas concernée par la transaction. BASF avait fait savoir en parallèle à sa volonté de céder son secteur Color and Effects, vouloir investir un montant à deux chiffres en millions d'euros dans la production afin d'augmenter les capacités des installations montheysannes pour le Tinopon, substance utilisée dans les lessives et détergents.

 

Prévisions abaissées

 

En juillet dernier, BASF a abaissé ses prévisions annuelles, alors qu'il traverse une année difficile marquée par la sécheresse, le ralentissement chinois et la guerre commerciale. Il table désormais sur un recul "jusqu'à 30%" de son bénéfice opérationnel avant exceptionnels, en raison de la faiblesse de la production industrielle, et a par ailleurs annoncé fin juin la suppression de 6000 emplois dans le monde.

 

Le ralentissement de la production automobile a particulièrement affecté le groupe, qui fournit aussi des produits plastiques pour cette industrie.

 

A la Bourse de Francfort, le titre de BASF prenait 1,42% à 59,31 euros dans un Dax en hausse de 0,98%.

 

afp/vj