* CASA renonce à vendre Cheuvreux

* Citic devait initialement prendre 19,9% dans Cheuvreux et CLSA (Actualisé avec commentaire d'analyste)

PARIS, 29 mars (Reuters) - Crédit agricole a annoncé jeudi avoir engagé de nouvelles discussions avec le courtier chinois Citic Securities pour lui vendre l'intégralité de sa filiale de courtage CLSA et non plus uniquement une participation de 19,9% comme initialement prévu.

Dans le cadre de leurs négociations en vue de rapprocher leurs activités dans le courtage actions et entamée il y a près de deux ans, la banque française précise que Cheuvreux, son autre filiale de courtage, ne fait désormais plus partie des discussions avec Citic.

"Dans le cadre de la période d'exclusivité existante, les parties engagent de nouvelles négociations pour envisager une transaction alternative permettant à Crédit agricole CIB, concomitamment à l'acquisition de 19,9% par Citic des actions de CLSA, de vendre le solde de 80,1% de sa participation dans CLSA", expliquent les deux groupes dans un communiqué commun.

Dans le montage initialement prévu et annoncé en juin, il avait été convenu que Citic prenne des participations minoritaires de 19,9% au capital des deux filiales de courtage du Crédit agricole, Cheuvreux et CLSA. L'opération prévoyait en outre une fusion de CLSA, spécialisé sur l'Asie, et de Cheuvreux, spécialisé sur l'Europe. (voir )

Pour certains analystes, le manque de rentabilité de Cheuvreux explique que la filiale ait été exclue du périmètre des discussions.

"Dans les mauvaises périodes, Cheuvreux perdait de l'argent et dans les bonnes périodes, il était à l'équilibre", remarque Jean-Pierre Lambert, analyste chez KBW.

"Il y avait aussi un risque d'exécution puisque probablement tout le monde chez Cheuvreux ne voyait pas d'un bon ÷il l'idée de travailler avec un management asiatique", poursuit-il. "Pour Citic, le rachat de CLSA fait du sens et ils en ont les moyens."

L'évolution des négociations entre les deux groupes survient alors que le Crédit agricole est engagé, comme d'autres grandes banques européennes, dans un vaste plan de restructuration de ses activités de banque de financement et d'investissement (BFI).

Déjà plombé par les pertes de sa filiale grecque Emporiki et par les dépréciations dans ses investissements à l'international, le Crédit agricole s'efforce de restaurer sa solidité financière et de réduire ses activités de marché et de financement les plus risquées. Sa filiale cotée, Crédit agricole SA (CASA), a d'ailleurs signé l'an dernier sa première perte annuelle depuis son introduction en Bourse il y a dix ans.

Dans ce cadre, le groupe bancaire a prévu de supprimer 1.750 postes dans sa BFI.

"Crédit agricole SA est aussi dans une situation où ils ont besoin de lever du capital et la vente de CLSA est de ce point de vue plutôt bienvenue", souligne Jean-Pierre Lambert, chez KBW. "La question est maintenant de savoir quel sort va réserver CASA à Cheuvreux."

Personne n'était joignable dans l'immédiat chez Crédit agricole CIB pour expliquer les raisons précises de ces nouvelles discussions entre le Crédit agricole et Citic.

A la Bourse de Paris, avant l'annonce des nouvelles discussions avec Citic, l'action Crédit agricole a clôturé en baisse de 2,78% à 4,618 euros, globalement en phase avec le secteur européen des valeurs bancaires (-2,89%).

* LE POINT sur l'actualité des banques (Matthieu Protard, édité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : CREDIT AGRICOLE, CITIC Securities Company Limited