Milan (awp/afp) - La production industrielle en Italie a de nouveau chuté en juin de 0,2%, après avoir enregistré une hausse surprise de 1% en mai qui avait mis fin à deux mois de baisse, a annoncé vendredi l'Institut national des statistiques (Istat).

La production avait reculé de 0,8% en avril et 1% en mars.

En juin, l'indice est en hausse uniquement dans la secteur de l'énergie (+2,4%); il recule en revanche pour les biens de consommation (-0,7%), intermédiaires (-0,6%) et d'équipement (-0,1%).

Comparée à juin 2018, et corrigée des effets de calendrier, la chute est encore plus brutale, à -1,2%.

Là encore, seul le secteur de l'énergie connaît une hausse (+3,4%). En revanche, la baisse s'élève à 2,8% pour les biens intermédiaires, 1,7% pour les biens d'équipement et de 0,1% pour les biens de consommation.

L'activité ayant connu la plus forte hausse sur un an est la production de produits pharmaceutiques (+6%), tandis que la fabrication de moyens de transports enregistre la baisse la plus importante (-7,6%).

L'Italie a connu une croissance nulle de son Produit intérieur brut (PIB) au premier semestre 2019, après une "récession technique" fin 2018.

Pour l'ensemble de l'année, la Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI) tablent sur une croissance économique de l'Italie de 0,1%, tandis que le gouvernement prévoit 0,2%.

Mais certains économistes sont encore plus pessimistes, estimant que la troisième économie de la zone euro pourrait de nouveau tomber en récession. Lorenzo Codogno, ancien économiste en chef du Trésor italien et fondateur du cabinet LC Macro Advisors, prévoit ainsi un recul de 0,2% du PIB.

L'économie de la péninsule est affectée par le ralentissement de l'activité en Europe, les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, mais aussi par la prudence des entreprises italiennes qui investissent moins, inquiètes à la fois de l'évolution mondiale et de la politique de coalition populiste au pouvoir depuis un an.

Formée de la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini et du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) de Luigi Di Maio, la coalition fait face à des tensions continuelles, ce qui engendre une instabilité constante en terme de politiques adoptées, tandis que les rumeurs d'élections anticipées reviennent régulièrement.

afp/jh