Le numéro un européen de la messagerie a réduit ses coûts en fermant sa filiale américaine DHL express, déficitaire, en diminuant ses dépenses publicitaires et en ayant moins recours à des prestations de cabinets de conseil.

Deutsche Post DHL a annoncé s'attendre à un Ebit d'au moins 1,35 milliard d'euros alors qu'il tablait initialement sur 1,2 milliard d'euros.

"Nous avons réalisé de grands progrès dans la mise en place de mesures d'amélioration de notre rentabilité et nous visons désormais des économies d'ici la fin 2009", précise le groupe.

Deutsche Post DHL redit qu'il n'anticipe pas de croissance spectaculaire sur le front des volumes de livraisons.

Le bénéfice avant intérêt et impôt (Ebit) a reculé de 31% à 947 millions d'euros au troisième trimestre, ce qui reste toutefois nettement supérieur aux 341 millions d'euros prédits par les analystes.

"Nous voyons la lumière au bout du tunnel, mais il est trop tôt pour crier victoire. Nous resterons donc concentrés sur la maîtrise des coûts", a déclaré Frank Appel, président du directoire de Deutsche Post.

Les transporteurs ont partout souffert de la faiblesse des dépenses de consommation et de la baisse des investissements cette année.

L'Organisation mondiale du commerce prévoit une contraction de 10% du commerce international en 2009, la plus forte depuis la Seconde guerre mondiale.

FedEx Corp, un concurrent américain de Deutsche Post, annoncera ses résultats annuels le 17 décembre et a indiqué qu'il y avait des signes de stabilisation de l'économie.

Cela étant, United Parcel Services a déclaré que les perspectives pour la saison des fêtes étaient incertaines.

UN POSITIONNEMENT FAVORABLE

Les analystes ont réagi positivement à l'annonce de Deutsche Post.

"Deutsche Post bénéficie d'un fort positionnement sur le marché, dans toutes ses divisions, et dispose de beaucoup de cash. L'entreprise pourrait être parmi les gagnantes d'une reprise potentielle de l'économie au cours des trimestres à venir", a écrit dans une note Raimon Kaufeld, analyste chez WestLB.

Son concurrent néerlandais TNT souffre de la faible demande pour ses services express et de la menace de grèves dans sa division messagerie, que TNT tente de restructurer rapidement pour doper les profits.

Deutsche Post précise en outre avoir passé une provision pour charge de 1,17 milliard d'euros imputable à l'insolvabilité d'Arcandor, un des clients de Deutsche Post DHL.

Le groupe dit s'attendre à de nouvelles dépréciations pour un montant de plusieurs dizaines de millions d'euros au quatrième trimestre du fait de l'insolvabilité de Quelle, une filiale d'Arcandor.

Pour certains investisseurs, le potentiel de croissance de Deutsche Post est limité. Les coûts liés à la masse salariale dans l'activité messagerie, dont les revenus sont en baisse du fait des nouveaux plans de réforme du gouvernement allemand, suscitent également des inquiétudes.

L'action Deutsche Post a clôturé en hausse de 0,21% à 11,8 euros, tandis que l'indice DAX des principales capitalisations boursières a gagné 0,67%.

Maria Sheahan, version française Nicolas Delame et Sonia Manueco