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Dans un communiqué, ce mercredi, le groupe français EDF fait savoir qu'il voudrait racheter 50% des activités nucléaires du groupe américain Constellation Energy pour un montant de 4,5 milliards de dollars.

Au mois d'octobre dernier, le groupe français avait dit renoncer à une opération d'acquisition sur Constellation Energy, évoquant les conditions difficiles sur les marchés financiers actuellement.

'Cette proposition comporte également un apport en liquidités initial d'un milliard de dollars qui sera imputé sur le prix d'achat, ainsi qu'une option permettant à Constellation de céder à EDF des actifs non nucléaires dans la limite d'un montant de deux milliards de dollars', explique le communiqué d'EDF. Le groupe français voudrait finaliser cette opération 'dans un délai de six à neuf mois' et a indiqué que l'offre aboutirait seulement si l'accord conclu en septembre entre Constellation et MidAmerican était annulé.

La proposition de l'électricien français se monte à 52 dollars par action Constellation et correspond à une prime de 96% par rapport à une offre de rachat formulée par MidAmerican, filiale de Berkshire Hathaway, le fonds de l'homme d'affaires américain Warren Buffet, selon le communiqué d'EDF. Warren Buffett a proposé 4,7 milliards de dollars pour racheter Constellation Energy.

'Constellation bénéficie de fondamentaux solides et de perspectives de développement qui, pour EDF et beaucoup d'autres, sont nettement sous-évalués par la proposition de MidAmerican', a souligné Pierre Gadonneix, PDG d'EDF.

EDF détient déjà une participation de 9,51% dans le capital de son partenaire américain, Constellation Energy. Les deux groupes ont développé un partenariat depuis 2007 pour la construction de centrale nucléaires de type EPR aux Etats-Unis. EDF et Constellation ont créé une société commune détenue à part égale, Unistar, dans cette perspective.

L'assemblée générale des actionnaires de Constellation doit se réunir le 23 décembre prochain pour statuer sur l'offre de MidAmerican, à laquelle le conseil d'administration s'est montré favorable.

Un possible surcoût de 20% pour l'EPR

Par ailleurs, selon Les Echos, EDF devrait présenter ce jeudi, lors d'une réunion des investisseurs, une hausse de 20% du coût de l'EPR de Flamanville (Manche). Le coût de production de l'électricité s'élèverait désormais à 55 euros le mégawatt heure (MWh), alors que lors du lancement du projet en mai 2006, le groupe prévoyait un coût de 46 euros le MWh, selon Les Echos.

Ainsi, selon le quotidien économique, le coût d'investissement de cet EPR passerait de 3,3 milliards d'euros initialement prévus à plus de 4 milliards d'euros.

Pour ce qui est de la centrale EPR de Finlande en cours de construction par Areva à Olkiluoto, 'où le groupe nucléaire construit un réacteur pour son client TVO. La facture finlandaise approcherait désormais les 4,5 milliards d'euros, contre 3 milliards annoncés lors du lancement du projet en 2005', indique Les Echos.

D'autre part, EDF pourrait devoir céder une partie de ses capacités de production d'électricité en Grande-Bretagne afin de répondre aux problèmes de concurrence qui font obstacle à son projet d'acquisition de British Energy pour 12,5 milliards de livres sterling, selon The Times of London. Cette éventualité serait l'une des solutions étudiées par les régulateurs européens à Bruxelles et l'électricien français, d'après le journal.

Ce mercredi vers 9h35, le titre EDF chutait de 5,30%, à 42,21 euros, à la bourse de Paris.

C.L. (avec agences)

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