LONDRES (Agefi-Dow Jones)--La compagnie aérienne britannique easyJet a indiqué jeudi qu'elle ne pouvait pas invoquer une clause de force majeure pour résilier sa commande de 107 avions à Airbus, comme le réclame son actionnaire majoritaire, Stelios Haji-Ioannou.

L'homme d'affaires, qui détient avec sa famille 33,7% d'easyJet, réclame l'annulation de cette commande de 4,5 milliards d'euros passée à Airbus, estimant que la compagnie ne peut pas se permettre cet achat, dont le montant dépasse largement sa capitalisation boursière de 2,4 milliards de livres sterling (2,7 milliards d'euros). Stelios Haji-Ioannou a également demandé un vote des actionnaires pour évincer le président et le directeur général d'EasyJet, John Barton et Johan Lundgren, qui s'opposent à l'annulation du contrat avec Airbus.

EasyJet a affirmé jeudi que le groupe ne pouvait pas faire jouer la clause de force majeure, une disposition habituelle des contrats d'achat d'avions, pour résilier la commande.

La compagnie a expliqué qu'elle pourrait être tenue pour responsable des pertes éventuelles du constructeur aéronautique engendrées par la résiliation. Elle a ajouté qu'elle devrait aussi indemniser Airbus au titre des remises consenties sur les 45 avions livrés dans le cadre de cette commande passée en 2013.

EasyJet s'attend à recevoir encore 6 appareils d'ici la fin 2020, portant à 14 le nombre de ses nouveaux avions reçus cette année. Le groupe conserve une option pour reporter cinq nouvelles livraisons d'avions sur l'exercice fiscal 2021-2022.

La compagnie aérienne britannique a déjà annoncé le 9 avril le report de la livraison de 24 appareils Airbus, prévue en 2020, 2021 et 2022, afin de préserver sa trésorerie en cas d'immobilisation prolongée de sa flotte à la suite des mesures prises pour endiguer la pandémie de coronavirus.

-Anthony O. Goriainoff, Ian Walker, The Wall Street Journal

(Version française Jérôme Batteau, Lydie Boucher) ed : ECH

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