Londres (awp/afp) - La compagnie aérienne britannique Easyjet a annoncé jeudi avoir réduit sa perte au premier semestre, porté par une forte demande et des augmentations de tarifs, malgré des coûts qui enflent.

La perte a été réduite de 29% sur un an à 307 millions de livres (plus de 350 millions d'euros), pour les six mois clôturés fin mars, d'après un communiqué.

Easyjet "entre dans l'été avec confiance", assure le directeur général Johan Lundgren, dans un communiqué. La compagnie avait notamment souffert l'an dernier, avant le pic estival, d'un manque de personnel dans le secteur qui voyait la demande rebondir après la pandémie de Covid.

Easyjet, qui avait annoncé fin novembre un troisième exercice d'affilée dans le rouge, a affiché au premier semestre une envolée de 80% de son chiffre d'affaires à 2,7 milliards de livres, tiré notamment par des prix relevés et l'augmentation de sa capacité de transport.

En parallèle, les coûts ont aussi grimpé de 52%, non seulement pour le carburant mais aussi à cause de pressions inflationnistes généralisées, selon Easyjet.

"Les voyages sont la priorité numéro un des dépenses discrétionnaires des ménages, les clients préservant leurs vacances et optent de plus en plus pour des compagnies aériennes à bas prix", en pleine crise du coût de la vie, a affirmé M. Lundgren.

Sophie Lund-Yates, analyste de Hargreaves Lansdown, note qu'un des points forts d'Easyjet est sa stratégie de se concentrer sur des aéroports plus pratiques, "ce qui est plus cher mais plus attractif" que d'atterrir sur des aéroports plus loin des centres urbains, à l'image par exemple de son concurrent Ryanair.

Mais "il reste encore du chemin à parcourir avant qu'EasyJet affiche une meilleure rentabilité", car "il est peu probable que l'inflation se résorbe complètement avant un certain temps", selon l'analyste.

Le groupe ne donne pas encore d'horizon de retour à la rentabilité.

Le secteur a été l'un des plus durement touchés par les confinements et restrictions aux déplacements liés au Covid-19. Le redémarrage des voyages l'an dernier a par ailleurs été terni par des manques de personnel ou encore des mouvements de grève qui ont conduit à de nombreuses annulations, mettant des bâtons dans les roues de la reprise d'Easyjet.

La compagnie accuse un retard par rapport à des concurrentes telles que Ryanair ou IAG (maison mère de British Airways et Iberia), qui avaient déjà annoncé un retour aux bénéfices trimestriels avant l'été dernier.

Easyjet, déterminé à ne pas voir les mêmes problèmes se répéter, avait annoncé dès la fin 2022 avoir commencé sa campagne de recrutement, bien plus tôt que l'année précédente.

La compagnie a indiqué jeudi qu'elle espérait retrouver cet été une capacité de transport proche de celle d'avant la pandémie.

Malgré les difficultés que le secteur traverse encore, "les investisseurs sont revenus", portés par l'espoir d'une amélioration de la situation économique des clients des compagnies et d'une diminution de leurs coûts, selon Victoria Scholar, analyste d'Interactive Investor.

Easyjet ne fait pas exception, relève l'analyste, avec un titre en hausse de plus de 60% depuis le début de l'année à la Bourse de Londres, et en progression de 0,85% à 524,80 pence jeudi vers 11H30 GMT.

afp/rp