Novartis est stable (+0,04% à 63,95 francs suisses) à Zurich. Le marché reste indifférent à la victoire des petits actionnaires du laboratoire emmenés par les fondations Actares et Ethos. Leur hostilité au paiement de l'indemnité de non-concurrence de 58 millions d'euros promise au directeur sortant, Daniel Vasella, a payé. Devant la colère des actionnaires, mais aussi de l'opinion, ce dernier a préféré tirer un trait sur son pactole. Ce renoncement ne devrait toutefois pas empêcher les administrateurs, à l'origine du projet, d'être vivement critiqués lors de l'AG prévue ce vendredi.


D'ores et déjà, les fondations Actares et Ethos ont indiqué qu'elles refuseront d'accorder leurs votes aux administrateurs du géant bâlois. Par ailleurs, l'avocat zurichois Hans-Peter Heitz, spécialisé dans la défense des petits actionnaires, a indiqué que ce revirement ne le conduisait pas à retirer sa plainte pénale au Ministère public du canton de Bâle-Ville contre Daniel Vasella, Novartis et son conseil d'administration pour gestion déloyale et de faux dans les titres.

Préparant sans doute le combat juridique à venir, le géant pharmaceutique s'est refusé à tout mea culpa. Dans le communiqué annonçant sa marche arrière, le vice-président Ulrich Lehner explique que son groupe continue à croire au bien-fondé de la clause de non-concurrence. "Toutefois, nous pensons que la décision d'annuler l'accord, ainsi que toute compensation associée, répond aux préoccupations des actionnaires", précise-t-il.

De son côté, Daniel Vasella a indiqué avoir pris la mesure de l'incompréhension de l'opinion publique. Il préfère donc renoncer à son indemnité malgré sa décision d'en faire don à des associations caritatives. D'après l'accord initial, Daniel Vasella devait toucher 12 millions de francs suisses pendant six ans, soit 72 millions de francs suisses (58 millions d'euros). En 2012, il a gagné 13,1 millions de francs suisses après 13,5 millions en 2011.

(P-J.L)