Zurich (awp) - Le gestionnaire d'actifs GAM a essuyé une perte au premier semestre. Les économies de coûts n'ont pas permis de compenser la baisse du produit des commissions, a précisé la société mardi.

La perte opérationnelle avant impôts a atteint 2,0 millions de francs suisses au premier semestre, alors qu'un bénéfice de 2,1 millions avait été enregistré à la même période en 2019

Les opérations de commissions et services ont rapporté 123,8 millions de francs suisses, en repli de 28% sur un an. Cela s'explique par des avoirs sous gestion en baisse dans l'unité Investment Management, précise le communiqué.

Tant les charges de personnel (-23%) que les autres dépenses (-33%) ont été drastiquement réduites grâce au programme d'efficience mis en place. Ce dernier devrait permettre de dégager des économies de 65 millions sur l'ensemble de l'exercice en cours et est appelé à se poursuivre en 2021 et 2022.

En fin d'année, les effectifs devraient être réduits à 680 postes équivalents plein-temps, contre 747 au premier semestre, a précisé le directeur général (CEO) Peter Sanderson lors d'une téléconférence.

La perte selon la norme comptable IFRS s'est creusée à 390,1 millions, contre -49,7 millions un an plus tôt. Cela s'explique par une dépréciation de 402,8 millions, liée à un écart d'acquisition lors des rachats de GAM par Julius Bär en 2005 et par UBS en 1999, ainsi que l'accord d'investissement en lien avec la reprise de Cantab en 2016.

Les résultats étaient un peu en-dessous des attentes des analystes.

Reflux de capitaux

Au 30 juin, les actifs sous gestion se montaient 119,4 milliards de francs suisses. Investment Management gérait 35,5 milliards, un montant presque stable par rapport à fin mars, mais en baisse comparé à décembre.

Dans ces activités, des reflux de 8,5 milliards et des évolutions de marché et de change défavorables de l'ordre de 3,9 milliards ont pesé sur la performance au premier semestre. GAM insiste néanmoins sur le fait que les reflux ont été moins importants au deuxième trimestre qu'au premier. La marge des commissions a diminué à 51,3 points de base (pb), contre 54,2 pb sur l'exercice 2019.

Pour l'unité Private Labelling, les avoirs sous gestion atteignaient 83,9 milliards, un montant en hausse par rapport à mars. Les afflux de liquidités ont atteint 2,6 milliards, mais les évolutions négatives sur les marchés et au niveau des changes ont pesé à hauteur de 3,0 milliards sur le premier semestre. La marge des commissions s'est améliorée à 4,5 pb, contre 3,9 pb en 2019.

Par ailleurs, au 1er septembre, Jeremy Roberts prendra la tête des activités de distribution commerciale.

L'intégration de la plateforme Simcorp avance et permettra d'apporter des avantages aux clients et de renforcer l'efficience. Le transfert de la majorité des fonds en actions sur Simcorp doit intervenir au troisième trimestre et pour les fonds à rémunération fixes, au quatrième.

GAM s'attend à ce que l'environnement de marché reste volatil et à ce que les investisseurs restent prudents au cours des prochains mois. Malgré tout, la société s'estime bien positionnée pour profiter de la demande en produits d'investissement.

Après l'avertissement sur perte du 19 juin, les résultats ne surprennent guère, relève Vontobel. Les analystes s'apprêtent à abaisser leurs estimations pour les recettes et les profits. Les résultats sont meilleurs pour Private Labelling, même si elle ne suffit pas à construire un modèle d'investissement, ajoute la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Les analystes sont toujours d'avis que cela ne vaut pas la peine de parier sur la valeur GAM.

A la Bourse, l'action GAM a terminé en recul de 7,7% à 2,12 francs suisses, dans un SPI en baisse de 0,60%.

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