AMSTERDAM, 19 août (Reuters) - Les Pays-Bas réexaminent leurs relations énergétiques avec la Russie un mois après la mort de 200 Néerlandais à bord d'un Boeing 777 de la Malaysia Airlines abattu au-dessus de l'est de l'Ukraine, a-t-on appris auprès de responsables néerlandais et d'analystes.

Un projet d'extension du gazoduc Nord Stream en collaboration avec Gazprom, premier producteur mondial de gaz et détenu en majorité par le gouvernement russe, a été suspendu et ne devrait pas être relancé dans un futur proche, a annoncé le ministère néerlandais du Commerce.

Les gouvernements néerlandais successifs ont jusqu'à présent contribué à renforcer les liens politiques et économiques avec Moscou, faisant des Pays-Bas le premier importateur d'hydrocarbures russes, soit 29 milliards d'euros en 2013, selon Eurostat et les statistiques officielles néerlandaises.

"La politique consistant à se reposer sur les importations russes va évidemment être revue", analyse Louise van Schaik de l'Institut néerlandais des relations internationales de Clingendael.

Si le gouvernement néerlandais ne se montre pas particulièrement hostile à Moscou, l'opinion publique lui est clairement défavorable puisque plus des trois-quarts des ressortissants néerlandais considèrent la Russie comme responsable de la destruction du vol MH17.

Les sanctions européennes imposées à la Russie en raison du conflit ukrainien pèsent sur les entreprises néerlandaises dans le secteur de l'énergie sans entraver pour le moment les livraisons de combustible, mais la possibilité d'un renforcement des sanctions génère des craintes. (Anthony Deutsch; Agathe Machecourt pour le service français, édité par Tangi Salaün)