Londres (awp/afp) - London Stock Exchange (LSE) a annoncé vendredi être en "discussions exclusives" avec l'opérateur boursier paneuropéen Euronext pour lui vendre la Bourse de Milan, que convoite également le groupe financier SIX, propriétaire de la place boursière zurichoise.

"London Stock Exchange Group a reçu et étudié un certain nombre d'offres" pour le rachat de Borsa Italiana, écrit-il dans un communiqué.

Le groupe zurichois SIX Group et l'allemand Deutsche Börse avaient notamment confirmé avoir soumis chacun une proposition. Dans une prise de position, SIX "prend acte" de ces discussions, sans vouloir les commenter.

En se portant acquéreur de la Bourse italienne, SIX compte réaliser "un pas supplémentaire vers la création d'un champion européen d'envergure mondiale", selon son patron Jos Dijsselhof, qui s'est exprimé jeudi dans le Corriere della Sera. L'opérateur de la Bourse suisse a acquis ce printemps l'homologue espagnole Bolsas y Mercados Españoles (BME).

LSE précise qu'il n'y a "aucune certitude" qu'une transaction ressortira de ces négociations et que toute vente potentielle dépendra du résultat de l'évaluation par la Commission européenne du rachat en cours du groupe américain de données financières Refinitiv.

Fin juillet, LSE avait fait savoir qu'il envisageait de céder la Bourse de Milan afin de faire approuver par Bruxelles l'acquisition de Refinitiv pour 27 milliards de dollars (24,5 milliards de francs suisses).

LSE avait précisé qu'il ne faisait qu'explorer la possible vente de la Bourse de Milan ainsi qu'un désengagement de MTS, sa plate-forme d'échanges électroniques italienne spécialisée dans les obligations, et qu'aucune décision ferme n'avait encore été prise.

Contraint de vendre

Le groupe britannique est l'un des poids lourds européens des marchés. Outre les places boursières de Londres et Milan, il est aussi propriétaire de la gamme d'indices Russell et de la puissante chambre de compensation LCH.

Craignant des effets négatifs sur la concurrence, la Commission européenne avait annoncé fin juin l'ouverture d'une enquête approfondie sur le projet de rapprochement avec Refinitiv, annoncé durant l'été 2019.

Société basée à New York, connue des professionnels pour son terminal d'informations financières Eikon, Refinitiv est l'un des principaux fournisseurs mondiaux de données pour les professionnels des marchés, avec plus de 40'000 sociétés clientes dans 190 pays.

La transaction pourrait toutefois tomber à l'eau si elle n'est pas conclue d'ici le 31 mai 2021.

Il s'agit d'une opération énorme pour le LSE qui devra mettre sur la table 14,5 milliards de dollars en capital et reprendre une dette d'environ 12,5 milliards, selon les termes d'un accord avec les actionnaires de Refinitiv, à savoir des fonds gérés par Blackstone et le groupe de médias et services américano-canadien Thomson Reuters.

Le LSE avait d'ailleurs préféré se concentrer sur l'acquisition de Refinitiv plutôt que d'accepter fin 2019 une offre de rachat par la Bourse de Hong Kong (HKEX).

afp/fr