Berlin (awp/afp) - Le groupe allemand Axel Springer, éditeur du tabloïd Bild, a annoncé mercredi s'associer à OpenAI, le créateur californien de ChatGPT, qui va le rémunérer pour fournir des contenus du groupe de médias en réponse aux requêtes d'utilisateurs.

Selon les termes de ce partenariat présenté comme inédit par les deux acteurs, les utilisateurs posant une question à ChatGPT recevront en réponse des résumés d'articles édités par les marques d'Axel Springer, notamment Politico, Business Insider, et les quotidiens Bild et Welt.

Ces résumés se baseront notamment sur des articles dont la lecture nécessiterait autrement un accès payant.

ChatGPT indiquera aussi les sources utilisées et fournira des liens vers les articles en lecture complète.

Axel Springer sera rémunéré par OpenAI dans le cadre de ce partenariat conçu pour durer plusieurs années et qui ne contient pas d'exclusivité pour les deux parties, a précisé un porte-parole du groupe à l'AFP, sans donner plus de détails.

Avec le moteur de recherche Google ou la plate-forme Facebook, "les éditeurs de médias ont raté dans le passé l'occasion de se faire rémunérer pour la diffusion gratuite de leurs contenus et nous courons toujours après l'argent que ces plateformes nous doivent", selon cette source.

"Nous nous y prenons mieux maintenant", a-t-elle ajouté.

Avec ce nouveau partenariat, "le premier du genre", il sera possible via l'IA d'"amener à un niveau supérieur la qualité, la pertinence sociale et le modèle d'activité du journalisme", a déclaré Mathias Döpfner, président du directoire d'Axel Springer, dans un communiqué.

ChatGPT est capable de rédiger des dissertations, des poèmes ou des traductions en quelques secondes.

Mais les algorithmes capables de telles prouesses doivent aussi être encadrés pour ne pas prêter à de possibles dérives, notamment en terme de législation sur les droits d'auteur.

Le partenariat entre Axel Springer et OpenAI survient alors que l'Union européenne a trouvé vendredi un accord sur une législation inédite au niveau mondial pour réguler l'intelligence artificielle (IA), après des négociations intenses entre les États membres et le Parlement européen.

afp/rp