New York (awp/afp) - La Bourse de New York fléchissait après l'ouverture jeudi, soucieuse d'indicateurs mitigés et de nouveaux commentaires de membres de la Fed qui faisaient remonter les taux obligataires.

L'indice Dow Jones lâchait 0,73%, le Nasdaq, à forte coloration technologique, perdait 1,18% et l'indice élargi S&P 500 1,11% vers 16H15 GMT.

La veille, l'indice Dow Jones avait cédé 0,12% à 33.553,83 points, le Nasdaq avait perdu 1,54% à 11.183,66 points et l'indice élargi S&P 500 0,83% à 3.958,79 points.

La Réserve fédérale "ne fait guère de faveur au marché boursier ce matin", se plaignait Patrick O'Hare de Briefing.com.

Le président de la Fed de Saint Louis (Missouri) a jeté un pavé dans la mare jeudi dans un discours doutant que les relèvements des taux d'intérêt jusqu'ici les aient menés dans "une zone suffisamment restrictive".

Cela suppose la poursuite des tours de vis monétaires alors que les investisseurs espèraient que la Fed lève le pied.

Une autre responsable, Mary Daly, de la Fed de San Francisco, a quant à elle averti qu'une hausse des taux au jour le jour d'un autre point entier de pourcentage sera sans doute nécessaire, alors qu'ils se situent actuellement entre 3,75% et 4%. Elle a aussi clairement exclu une pause dans les relèvements de taux pour l'instant.

"Ces remarques font écho à la crainte croissance des acteurs du marché: que davantage de resserrement monétaire et de ralentissement économique interviennent, ce qui ne serait pas bon pour les perspectives de bénéfices des entreprises", a résumé Patrick O'Hare.

Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans grimpaient à 3,78% contre 3,69% la veille ce qui déprimait les actions.

Plusieurs indicateurs jeudi témoignaient aussi d'un ralentissement de l'activité.

Les constructions de logements neufs en octobre ont chuté de 4,2% et les dépôts de permis de construire sont aussi en recul de 2,4%, ce qui exclut une amélioration du marché dans l'immédiat alors que la hausse des crédits immobiliers, dans le sillage de celle des taux de la Fed, effraye les acheteurs.

Par ailleurs, l'activité manufacturière de la région très industrialisée de Philadelphie est dans le rouge en novembre, pour le troisième mois consécutif, tombant même à son plus bas niveau depuis mai 2020, selon les données de l'antenne régionale de la Fed.

L'indice général a plongé à -19,4 points, contre -8,7 points en octobre, il est ainsi largement inférieur à zéro, comme en septembre et en octobre, ce qui signifie que l'activité se contracte.

A la cote, tous les secteurs du S&P étaient dans le rouge, en premier lieu les services de communications, les matériaux et les articles de consommation discrétionnaire qui lâchaient presque 2%.

Amazon, Meta (Facebook) perdaient plus de 2%, Tesla et Google lâchaient aussi presque 2% tandis que Netflix fondait de 4,71% et Disney de presque 3%. En Chine, Alibaba a annoncé près de 3 milliards d'euros de pertes trimestrielles à cause du ralentissement économique lié au Covid.

Les croisièristes, qui relèvent du secteur de la consommation discrétionnaire, menaient la baisse avec Norwegian Cruise (-7,85%), Royal Caribbean (-3,49%) tandis que les sites de voyage buvaient aussi la tasse comme Expedia (-3,16%) ou Booking (-5,11%).

Les grands magasins Macy's tiraient leur épingle du jeu (+11,87%) alors que, même si leurs ventes et bénéfices ont reculé au 3e trimestre, les prévisions sur l'année ont été relevées grâce à des promotions qui ont permis un déstockage mais aussi grâce au maintien de la clientèle aisée sur les marques haut de gamme.

Le dollar remontait de 0,55% vis-à-vis de l'euro à 1,0338 dollar pour un euro.

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