Mettler annonçait la semaine dernière le départ à la retraite de son président Robert F. Spoerry, après quarante années passées à sa tête et l'un des parcours les plus époustouflants sur le marché américain. 

Le groupe, dont la valeur d'entreprise dépasse $25 milliards, semble avoir échappé à la fatidique loi des grands nombres. Sur les deux dernières décennies, tandis que son chiffre d'affaires triplait et que son profit décuplait, la rentabilité de ses actifs et de ses capitaux investis n'a fait qu'aller en s'accroissant. 

Mettler fait depuis 2015 un usage du levier financier plus agressif qu'autrefois, quoique ce dernier reste maintenu dans des proportions très raisonnables — avec une dette nette équivalente à deux années de profits. 

Ce levier a servi à accélérer encore davantage sur les rachats d'actions, forme de rémunération des actionnaires que Spoerry a toujours préféré aux dividendes.  

Le résultat sur vingt ans, c'est une croissance exponentielle, une rentabilité qui s'améliore au fil des exercices, et un nombre d'actions en circulation divisé par deux : pas étonnant que la formule ait fait mouche, et que le titre du titre Mettler-Toledo soit passé de $30 à $1200 sur la période.  

De quoi peut-être donner des idées aux Français de Precia ?