L'envoyé américain pour le climat, John Kerry, est arrivé à Tokyo pour des entretiens mardi avec le Premier ministre japonais Yoshihide Suga et d'autres responsables sur la coopération en matière d'émissions de carbone et la réduction du soutien aux combustibles fossiles, en particulier le charbon, avant de se rendre à Tianjin.

Les entretiens dans les deux puissances économiques asiatiques auront pour but "d'engager avec des homologues internationaux des efforts pour faire face à la crise climatique", a indiqué le département d'État américain dans un communiqué lundi, heure de Washington.

L'ancienne secrétaire d'État a dirigé les efforts des États-Unis pour convaincre la communauté mondiale de la menace du changement climatique et l'exhorter à accélérer ses efforts pour réduire les émissions de carbone. L'initiative des États-Unis intervient avant la conférence des Nations unies sur le climat COP26, qui se tiendra en Écosse plus tard dans l'année.

Au Japon, les discussions devraient porter sur le soutien continu du pays au charbon, le combustible fossile le plus polluant. Le Japon est le seul pays du G7 à construire des centrales électriques au charbon, alors qu'il lutte contre les conséquences de la catastrophe nucléaire de Fukushima, qui a entraîné l'arrêt de la plupart des réacteurs du pays.

La visite de M. Kerry au Japon et en Chine intervient après que le Trésor américain a déclaré au début du mois que les États-Unis s'opposeraient à la participation des banques multilatérales de développement, comme la Banque mondiale, à des projets liés aux combustibles fossiles.

Les discussions à Tokyo devraient également porter sur les projets de la Banque asiatique de développement (BAD) visant à organiser et à développer un programme d'acquisition de centrales électriques au charbon et de fermeture anticipée de celles-ci.

L'initiative, rapportée pour la première fois par Reuters, inclut l'assureur britannique Prudential PLC, les prêteurs Citigroup Inc et HSBC Holdings PLC et BlackRock Real Assets, avec l'ambition d'un premier achat en 2022.

Le Japon est le plus grand actionnaire de la BAD et le soutien de Tokyo sera crucial pour le succès de ces plans.

La Chine, les États-Unis et le Japon sont les plus grands, les deuxièmes et les cinquièmes plus grands émetteurs de carbone au monde.

Lors de son voyage en Chine, M. Kerry cherchera à s'appuyer sur les engagements qu'il a contribué à obtenir lors de sa visite en avril, lorsque les deux pays ont convenu de coopérer pour freiner le changement climatique de toute urgence.

La Chine s'est engagée à "renforcer ses ambitions" en matière de lutte contre le changement climatique et devrait annoncer de nouvelles mesures avant la fin de l'année.

Les militants sont à l'affût de toute nouvelle promesse concernant le charbon, et beaucoup espèrent que Pékin cessera de financer les centrales électriques au charbon à l'étranger.

Dans un contexte de tension politique entre les deux parties, les États-Unis ont tenté de clore les questions climatiques et M. Kerry n'est pas habilité à discuter d'autres sujets avec la Chine. (Reportage d'Eric Beech à Washington, Aaron Sheldrick, Kiyoshi Takenaka et Yuka Obayashi à Tokyo, David Stanway à Shanghai ; édition Peter Cooney et Christopher Cushing)