Zurich (awp) - Roche confirme ses objectifs pour l'ensemble de l'année en cours, au sortir d'un premier trimestre largement conforme aux projections. Le chiffre d'affaires s'est érodé de 1% à 14,93 milliards de francs suisses, malgré un envol de 50% de la contribution de Diagnostics.

En vue avec sa panoplie de tests du Sars-Cov-2, la plus petite des deux divisions de la multinationale rhénane a généré 4,33 milliards. Son illustre consoeur Pharmaceuticals par contre a essuyé un recul de 14% à 10,60 milliards, indique le compte-rendu intermédiaire diffusé mercredi.

Le groupe souligne qu'à taux de change constant (tcc), la croissance se serait élevée à 3%.

Les trois moteurs de ventes médicamenteux soumis à concurrence de versions biosimilaires ont essuyé des replis de 35 à 46% (tcc) en comparaison annuelle, pour représenter encore un montant cumulé de 2,32 milliards. Le rajeunissement du portefeuille a néanmoins permis d'atténuer la contraction pour l'ensemble de la division à 9%.

Diagnostics fait le plein

La franchise Covid-19 a fait exploser les subdivisions Point of Care et Molecular Lab de Diagnostics de respectivement 281% et 86%, expliquant largement l'essor de l'unité.

La performance s'inscrit dans le haut des prévisions articulées par les analystes du consensus AWP, qui attendaient un peu mieux de l'unité Pharmaceuticals et un peu moins bien de l'unité Diagnostics.

La croissance hors effets de change doit s'établir en 2021 dans une fourchette de 1 à 5%, nonobstant un impact persistant des biosimilaires. Le bénéfice par bon de jouissance de base doit suivre une progression similaire et les actionnaires pourront compter sur une nouvelle augmentation de leur rémunération.

Les biosimilaires restent menaçants

La direction précise que malgré les perspectives prometteuses de ses contributions à la lutte contre la pandémie de Covid-19, la pression des concurrents biosimilaires de ses moteurs de ventes vieillissants demeure élevée. Le directeur général Severin Schwan n'a pas caché en conférence de presse espérer une embellie sur le front des médicaments au cours de prochains partiels.

"Nous maintenons nos projections d'érosion plafonnées à 4,6 milliards de francs suisses pour les produits de substitution", a de son côté indiqué le responsable de Pharmaceuticals, Bill Anderson.

Son homologue de Diagnostics Thomas Schinecker a de son côté assurer ne pas redouter de tarissement subi de la demande pour tests Covid-19, antigéniques comme PCR.

Stefan Schneider chez Vontobel souligne que malgré les effets délétères de la pandémie et la pression des biosimilaires, les piliers de croissance de l'unité Pharmaceuticals demeurent solides.

L'analyste de la banque de gestion zurichoise n'exclut pas des bonnes surprises sur le front des lancements récents et anticipe une amorce de normalisation de l'importance relative des deux segments d'activité dès le second semestre.

Les variants assurent l'avenir des tests

Du côté de Bryan Garnier, Eric le Berrigaud note que l'évolution divergente des deux divisions s'est avérée encore plus criante qu'anticipé. L'analyste de la banque d'investissement britannique estime toutefois que le creux de la vague a désormais été franchi par l'unité Pharmaceuticals.

L'intérêt pour les dispositifs de dépistage de l'autre côté risque certes de s'amenuiser, mais l'apparition de nouveaux variants inquiétants exclut de facto une chute de la demande, poursuit l'expert.

A la Bourse suisse, le bon de jouissance Roche s'est offert près de 3,0% à 317,15 francs suisses, en tête d'un SMI en hausse de 1,17%.

jh/fr