Jugeant 'hautement probable' la fusion d'AB InBev et de SABMiller, Natixis a cependant maintenu ce matin son conseil neutre sur les deux valeurs. Les analystes confirment, en l'état actuel des choses, leurs objectifs de cours de 3.700 pence sur SABMiller et de 105 euros sur AB InBev. Mais si l'opération se réalisait, “il reste du potentiel sur les deux titres”, estiment les spécialistes.

A la Bourse de Londres, l'action SABMiller, qui a décollé de près de 20% hier, consolide à peine de 0,1% ce matin à 3.603 pence.

Natixis rappelle qu'AB InBev, issue d'une kyrielle de fusions, reste centré sur le Brésil, marché qui s'apprête à 'connaître des années difficiles' avec la récession qui frappe le pays. De ce fait, son rapprochement avec SABMiller lui 'permettrait (...) de sortir d'une impasse'.

Les analystes s'attendent plutôt à ce que l'éventuelle opération soit financée moitié en cash, moitié en titres. Dans ce cas, le dividende d'AB InBev devra probablement être sabré de moitié et revenir à 1,8 dollar par titre environ.

Quid des synergies ? Natixis les évalue à environ deux milliards de dollars. 'Les synergies proprement industrielles seront minoritaires, dans la mesure où les deux groupes ne sont pas dans les mêmes pays en Amérique latine, et qu'AB InBev devra vendre des actifs aux Etats-Unis et en Chine', indique la note.

Quid du prix ? En retenant une valorisation de SABMiller à 4.400 pence, soit une prime de 22% sur le cours actuel, le ratio valeur d'entreprise / EBITDA de SABMiller ressortirait à 11 fois post-synergies.

'Ces multiples sont bas par rapport aux transactions historiques : 17 fois pour le rachat de APB par Heineken, 23 fois pour Modelo par ABI, le plus bas étant 8,8 fois pour Baltica par Carlsberg', rappellent les spécialistes. La prime de 22% semble donc un minimum.



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