HONG KONG, 1er janvier (Reuters) - Plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient attendues mercredi à Hong Kong pour un nouveau rassemblement antigouvernemental à l'appel du Front civique des droits de l'homme, le groupe à l'origine des manifestations de masse de juin dernier dans le territoire semi-autonome.

Cette marche, autorisée par la police, intervient après que les forces de l'ordre ont fait usage dans la nuit du réveillon de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc pour disperser la foule et débloquer des artères en différents districts de la ville.

Une marée de manifestants a envahi de manière spontanée l'un des principaux boulevards dans les minutes qui ont suivi le passage à la nouvelle année. Certains d'entre eux brandissaient des pancartes avec l'inscription "Continuons à nous battre ensemble en 2020".

Des milliers de fêtards réunis en centre-ville ont effectué le compte à rebours vers 2020 en entonnant un slogan du mouvement pro-démocratie - "Libérez Hong Kong. Révolution de notre temps".

Selon les médias locaux, une femme a été blessée au visage par un projectile, et la police a procédé à plusieurs arrestations.

Le président chinois Xi Jinping a déclaré lors de ses voeux que la Chine était déterminée à protéger la "prospérité et la stabilité" de Hong Kong en vertu du principe "un pays, deux systèmes" qui garantit à la région administrative spéciale un haut degré d'autonomie.

Une partie des habitants de l'ancienne colonie britannique craignent de voir la Chine raffermir son influence et saper les libertés garanties par ce principe.

Pékin dément toute ingérence dans les affaires de Hong Kong, condamne les violences survenues durant les mois de contestation et accuse des gouvernements étrangers, notamment les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, de nourrir l'agitation.

Né du rejet d'un projet de loi - retiré depuis - facilitant les extraditions vers la Chine continentale, le mouvement de contestation s'est élargi pour demander notamment le suffrage universel direct et une enquête indépendante sur des accusations de brutalité policière durant les manifestations. (version française Jean Terzian)