-Solvay va passer une dépréciation de 420 millions d'euros pour la création de sa joint-venture avec Ineos

-Baptisée Inovyn, la JV affichera un chiffre d'affaires de 3 milliards d'euros, contre 4,3 milliards initialement annoncés

-Solvay sortira du capital d'Inovyn trois ans après sa création, au lieu des quatre à six ans prévus initialement

-La création de la coentreprise sera génératrice "d'importantes synergies"

Le groupe de chimie Solvay (SOLB.BT) a annoncé jeudi l'enregistrement d'une dépréciation de 420 millions d'euros dans ses comptes du deuxième trimestre, en raison d'une modification de son accord avec le suisse Ineos pour la création du leader européen des plastiques PVC qui lui permettra d'accélérer sa sortie du secteur.

"Les termes de l'accord ont été simplifiés et adaptés aux remèdes [demandés par la Commission européenne] et aux conditions de marché difficiles", a annoncé le groupe né du rachat à la fin 2011 du français Rhodia par le belge Solvay.

Cette dépréciation comprend l'annulation du goodwill de Rhodia à hauteur de 142 millions d'euros alloué à cette activité, des charges de dépréciation différées de 60 millions d'euros et des impôts et autres coûts liés à la mise en oeuvre de cet accord pour un total de 70 millions d'euros, a précisé Solvay dans un commmuniqué.

Le calendrier de l'opération devrait être respecté

Solvay et Ineos ont en outre confirmé que leur coentreprise, qui a été baptisée Inovyn, serait opérationnelle en fin d'année, après les cessions d'actifs demandées par la Commission européenne.

"Nous avons reçu de nombreuses manifestations d'intérêt" pour ces actifs, a déclaré Karim Hajjar, le directeur financier de Solvay, pendant une conférence téléphonique. "Nous sommes très confiants" dans la capacité des deux partenaires à réaliser ces cessions d'actifs et à finaliser la création d'Inovyn avant la fin de l'année, a-t-il ajouté.

En conséquence des cessions d'actifs exigées par Bruxelles, Inovyn affichera un chiffre d'affaires pro forma de 3 milliards d'euros, au lieu de 4,3 milliards d'euros initialement estimés. Pour obtenir l'autorisation de la Commission européenne à la création de cette entreprise, qui se serait arrogé près de 50% du marché européen, Solvay et Ineos ont accepté de céder deux usines et cinq unités de production, en France et en Belgique, mais également aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne et en Allemagne.

Solvay a rappelé que la combinaison de ses actifs dans les chlorovyniles avec ceux du pétrochimiste suisse serait génératrice d'économies. Le groupe n'a toutefois pas voulu chiffrer ces synergies.

"Les synergies seront importantes grâce au partage de bonnes pratiques, à la spécialisation des usines par gammes de produit, à l'optimisation des achats et de l'utilisation des matières premières et de l'énergie, à la réduction des coûts logistiques et de transport et à la combinaison des forces commerciales et marketing", a cependant indiqué Solvay.

La sortie par Solvay du capital d'Inovyn accélérée

L'opération permettra enfin au groupe franco-belge de sortir du capital d'Inovyn après trois ans. Les termes initiaux de l'accord avec Ineos prévoyaient une sortie de Solvay quatre à six ans après la création de l'entreprise.

Selon les termes de l'accord modifié, Solvay recevra un premier paiement de 175 millions d'euros à la clôture de l'opération et transférera des passifs pour un montant de 250 millions d'euros à la nouvelle société. Au moment de sa sortie d'Inovyn, le groupe recevra un paiement complémentaire actuellement estimé à 250 millions d'euros.

"Le montant définitif de ce paiement complémentaire sera calculé en fonction de la performance opérationnelle (excédent brut d'exploitation récurrent) moyenne annuelle de la coentreprise pendant ces trois années, avec un minimum garanti de 75 millions d'euros", a indiqué Solvay.

La création d'Inovyn participe du recentrage stratégique entamé par Solvay depuis le rachat de Rhodia sur des activités en plus forte croissance.

Jeudi vers 9h45, l'action Solvay était stable à 122,10 euros, après un début de séance en légère baisse.

-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com