DUBAÏ, 7 août (Reuters) - L'émissaire des Nations unies pour le Yémen, Martin Griffiths, a fait part mercredi de son inquiétude face aux tensions armées qui sont accrues dans la cité portuaire d'Aden, grande ville du sud du pays, entre des factions en théorie unies dans le combat contre les rebelles houthis du Nord.

Le gouvernement du président Abd Rabbou Mansour Hadi reconnu par la communauté internationale et soutenu par la coalition des pays arabes sous l'égide de l'Arabie saoudite dispose d'une présence limitée dans cette ville.

"L'escalade militaire aujourd'hui à Aden est alarmante, y compris les informations sur des affrontements dans les environs du palais présidentiel", a dit l'émissaire onusien sur Twitter, appelant les deux camps au dialogue.

Une personne a été tuée et deux autres grièvement blessées lors de heurts entre des membres de la garde présidentielle et des miliciens affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS), structure politique restreinte mise en place par les séparatistes.

En théorie, les partisans du gouvernement d'Hadi, qui vit en exil en Arabie saoudite, et les séparatistes sudistes font cause commune dans la guerre contre les rebelles chiites houthis alignés sur le régime iranien et occupant le nord du pays.

Les violences signalées mercredi traduisent des dissensions croissantes au sein de la fragile alliance formée autour de Hadi et soutenue par les Saoudiens. Il semble que les parties en présence aient des ambitions divergentes sur l'avenir du Yémen.

Les tensions entre forces loyalistes et séparatistes du sud se sont accentuées la semaine dernière lorsqu'un missile tiré sur un défilé militaire a provoqué la mort de 36 soldats.

Plusieurs centaines de séparatistes du sud ont participé mercredi à l'enterrement de certains de ces soldats et d'un membre de l'état-major sur une colline proche du palais présidentiel à Aden.

Des coups de feu ont été échangés entre les gardes présidentiels et des participants à l'enterrement qui ont scandé des slogans hostiles au gouvernement.

Un des chefs de file séparatistes a appelé la foule à se diriger vers le palais présidentiel et à renverser le gouvernement. Cet appel n'a pas été suivi.

(Pierre Sérisier pour le service français)