Zurich (awp) - Swiss Life n'a pas échappé à l'appréciation du franc ni aux turbulences des marchés financiers sur les neuf premiers mois de l'année. En monnaies locales toutefois, le géant zurichois de l'assurance vie revendique des revenus en hausse, tout particulièrement pour les activités génératrices de commissions sur lesquelles il exerce un accent soutenu depuis des années.

Le volume de primes s'est établi à 14,99 milliards de francs suisses, en baisse de 1,2% sur un an. Principale génératrice de primes hors frontières, la France a vu sa contribution s'étioler de 8% à 5,16 milliards. Le phénomène a toutefois été atténué par la bonne tenue de la plupart des autres débouchés. La perception en Suisse s'est ainsi enrobée de 1% à 7,83 milliards.

Les revenus des frais et commissions - à savoir le conseil financier, la distribution de produits sur placements ou encore la gestion de fortune pour investisseurs institutionnels - ont progressé de 6,7% à 1,75 milliard.

Décroissance en trompe l'oeil

Le mastodonte de la prévoyance professionnelle et privée explique dans son compte-rendu mercredi avoir souffert d'effets de change, sans lesquels le volume de primes se serait enrobé de 2% et les revenus des frais et commissions de 13%.

L'afflux d'argent frais dans la gestion d'actifs pour tiers (TPAM) s'est contracté de 3,4% à 6,04 milliards et le total desdits actifs s'est délesté de près de 3 milliards depuis début janvier pour s'affaisser fin septembre à 99,99 milliards.

La performance d'ensemble s'inscrit peu ou prou dans le cadre des projections des analystes consultés par l'agence AWP, à l'exception notable des afflux pour TPAM, attendus en moyenne à 4,78 milliards.

Hors du spectre des projections, le produit des placements s'est marginalement estompé à 2,88 milliards, malgré un rendement direct non annualisé en hausse d'une dizaine de points de base à 1,8%. La firme zurichoise évalue son ratio de solvabilité (SST) à plus de 200% fin septembre, soit au-delà des jalons stratégiques de 140 à 190%.

La pierre reste solide

Le premier propriétaire du pays se veut par ailleurs rassurant sur son exposition au marché immobilier en période de hausse des taux d'intérêt et d'inflation, mettant notamment en avant l'abaissement d'une trentaine de points de base du taux de vacance, à 4,2% et une progression des évaluations.

"L'immobilier présente toujours des perspectives de rendement attractives et demeure une importante catégorie de placement pour le groupe", a assuré en téléconférence le directeur général Patrick Frost.

Sans s'avancer sur des perspectives à brève échéance, la direction reconduit sa feuille de route à l'horizon 2024, comprenant un bénéfice opérationnel des activités génératrices de commissions de 850 à 900 millions de francs suisses. Sur la période 2021 à 2024, le flux cumulé de liquidités générées par les unités opérationnelles en direction de la holding doit s'établir entre 2,8 et 3,0 milliards.

Les analystes accueillent une performance honorable, compte-tenu des conditions sur les marché. "Nous ne parvenons pas à identifier de point faible dans ces chiffres", résume ainsi Vontobel.

Les actionnaires n'ont pas été convaincus par la performance du groupe. Après avoir passé une grande partie de la séance dans le rouge, la nominative Swiss Life a fini en hausse de 0,3% à 492,60 francs suisses, dans un indice SMI en progression de 0,71%.

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