Z urich (awp) - Hansueli Loosli, qui quittera la présidence du conseil d'administration de Coop et de Swisscom au printemps, remet en question la participation majoritaire de 51% de la Confédération dans le groupe de télécommunications. La plupart des États européens ont cédé leur majorité au sein des opérateurs télécoms, note-t-il dans une interview publiée jeudi dans les journaux de CH-Media.

Même si sa participation devait tomber à 35 ou 40%, la Confédération pourrait encore sécuriser le réseau ou l'accès par le biais de la loi, assure M. Loosli. Pour le dirigeant, cette question devrait être résolue par les politiciens. "Je dis simplement que le Conseil fédéral et le Parlement seraient bien avisés de s'en tenir à l'idée initiale d'un cours libéral. L'ouverture du marché des télécoms a fonctionné", juge-t-il.

Le président de Swisscom profite de l'entretien pour se défendre des accusations selon laquelle le groupe tenterait d'évincer des concurrents du marché, par exemple en étendant son réseau de fibres optiques. "Personne n'est évincé du marché ou désavantagé, au contraire, les concurrents profitent et utilisent nos réseaux sur une base non discriminatoire à des conditions réglementées ou convenues commercialement".

Swisscom va ainsi introduire un recours contre les mesures provisionnelles imposées par la Commission de la concurrence (Comco) en matière de construction de réseaux de fibres optiques.

Hansueli Loosli affirme en outre que Swisscom a tiré les leçons de la série de pannes survenues au printemps, des incidents qui ont même affecté les numéros d'urgence. "Dans l'ensemble, nos systèmes fonctionnent parfaitement, comme l'a démontré la crise pandémique. Swisscom est technologiquement au top, comme le prouvent tous les tests qu'elle a remportés en 2020", se félicite-t-il.

Un prix justifié par le pouvoir d'achat suisse

Coiffant la casquette de président du conseil d'administration de Coop, M. Loosli estime qu'il est important de se concentrer sur la qualité et le prix des services. "Il m'est très vite apparu qu'à un moment donné, les discounters étrangers viendraient en Suisse. C'est pourquoi nous avons réduit les coûts en temps voulu, fermé une vingtaine de petits entrepôts et en avons construit de nouveaux, plus grands, comme celui de Schafisheim, en misant pleinement sur la numérisation".

De l'avis de M. Loosli, le niveau des prix n'est pas excessivement élevé en Suisse par rapport à d'autres pays puisqu'il est basé sur le pouvoir d'achat. "En moyenne, les Suisses ne consacrent que 8% de leurs revenus à l'alimentation, les Allemands 11% et les Français 13%", indique-t-il. Outre les revenus plus élevés en Suisse, le président évoque des impôts beaucoup plus bas et de meilleures dispositions en matière de retraite.

S'aventurant sur le terrain des vaccinations contre le Covid-19, Hansueli Loosli s'oppose à ce que l'on recommande la vaccination aux employés. "Ce n'est pas notre travail de dire aux gens de se faire vacciner. C'est à chacun de savoir pour lui-même", affirme-t-il. Il s'agit pour lui d'information et d'éducation, et non de faire pression sur les gens. Il est d'ailleurs impensable pour lui que seuls les clients vaccinés soient autorisés à entrer dans les magasins, comme c'est le cas dans certains pays d'Asie.

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