Le président Emmanuel Macron a rencontré lundi le PDG de Tesla, Elon Musk, le patron de Pfizer et d'autres chefs d'entreprise pour les exhorter à déverser de l'argent en France, et son bureau a déclaré que le pays était sur le point d'obtenir des promesses d'investissements étrangers record.

Pour M. Macron, dont la popularité a souffert de la décision largement impopulaire de relever l'âge de la retraite en France, le sommet "Choose France" est l'occasion de reprendre l'initiative avec son projet de réforme en faveur des entreprises et d'attirer l'attention sur sa promotion de l'industrie à faible émission de carbone, telle que les véhicules électriques.

Quelque 200 chefs d'entreprise participant à l'événement à Versailles, près de Paris, ont jusqu'à présent pris des engagements d'investissement pour un montant combiné de 13 milliards d'euros (14 milliards de dollars), le plus important depuis que Macron a organisé le sommet pour la première fois en 2018, a déclaré son bureau.

Musk, qui a également déjeuné avec le ministre des Finances Bruno Le Maire, a déclaré qu'il était convaincu que Tesla ferait des "investissements significatifs" en France à l'avenir, sans donner de calendrier.

"Pas d'annonce aujourd'hui, mais je suis très impressionné par le président Macron et le gouvernement français et par leur accueil", a-t-il déclaré aux journalistes.

Selon l'Élysée, les entretiens ont porté sur des sujets tels que la réponse européenne à la loi américaine sur la réduction de l'inflation et les progrès réalisés par la France pour attirer les investissements et améliorer les perspectives en matière de véhicules électriques et d'énergie.

"Nous avons tant à faire ensemble", a déclaré M. Macron dans un tweet.

M. Le Maire a également présenté à M. Musk de nouveaux crédits d'impôt pour les investissements dans les technologies vertes, rendus publics la semaine dernière.

Interrogé sur le fait que la France essayait de convaincre Musk de construire une gigafactory en France, M. Le Maire a déclaré qu'il préférait garder secret le contenu de leurs négociations dans un contexte de concurrence acharnée entre les blocs rivaux.

"C'est une bataille où personne ne fait de faveur à personne", a-t-il déclaré.

La France a déjà tenté de convaincre Musk de construire une gigafactory européenne dans le pays, mais il a choisi l'Allemagne pour sa seule usine de ce type en Europe jusqu'à présent.

LUTTE POUR LES INVESTISSEMENTS

M. Macron, ancien banquier d'affaires, se bat sur la scène mondiale pour obtenir des investissements dans les technologies vertes, à un moment où les États-Unis sont devenus un pôle d'attraction grâce à leur loi sur la réduction de l'inflation (IRA) de 430 milliards de dollars, qui comprend d'importantes subventions fiscales visant à réduire les émissions de carbone et à stimuler la production et la fabrication nationales.

L'usine de Tesla près de Berlin a commencé à livrer des voitures en mars 2022 et produit environ 5 000 véhicules Model Y par semaine, avec une capacité maximale de 500 000 voitures par an.

Bien qu'elle ait commencé à assembler des batteries en Allemagne, Tesla a déclaré qu'elle concentrerait la production de cellules aux États-Unis en raison des incitations de l'IRA.

Pour contrer cela, M. Macron a déclaré la semaine dernière que l'incitation financière existante de la France, qui peut atteindre 5 000 euros pour les acheteurs de nouvelles voitures électriques, serait subordonnée au respect par leurs producteurs de normes strictes en matière de faibles émissions de carbone, ce qui exclut de fait les voitures fabriquées en dehors de l'Europe.

À ce jour, la France attend un total de 28 projets d'investissement de la part d'entreprises allant du géant pharmaceutique américain Pfizer au fabricant de meubles suédois IKEA, en passant par la banque d'investissement Morgan Stanley. Au total, ces projets devraient créer 8 000 emplois.

L'investissement le plus important est un projet de 5,2 milliards d'euros d'un fabricant taïwanais de batteries automobiles dans la ville portuaire de Dunkerque, dans le nord du pays, que M. Macron a annoncé vendredi.

Il est suivi d'une usine de composants de batteries d'une valeur de 1,5 milliard d'euros, également à Dunkerque, dans le cadre d'une coentreprise entre le groupe chinois XTC et l'entreprise française Orano.

IKEA prévoit d'investir 906 millions d'euros d'ici 2026, tandis que Pfizer a budgété 500 millions d'euros pour se développer en France au cours de la même période, suivi par son rival britannique GSK avec 400 millions d'euros, a indiqué le bureau de M. Macron.

Morgan Stanley prévoit d'augmenter ses effectifs en France de 200 personnes d'ici 2025, ce qui portera le nombre total d'employés dans le pays à 500.

(1 $ = 0,9084 euros) (Reportage de Leigh Thomas, Tassilo Hummel, Blandine Henault, Sudip Kar-Gupta, Michel Rose, Geert De Clercq et Silvia Aloisi à Paris et Victoria Waldersee à Berlin ; Rédaction de Christina Fincher, Barbara Lewis et David Gregorio)