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New York (awp/afp) - La Bourse de New York poursuivait son repli jeudi à l'ouverture, toujours angoissée par les premiers signes d'un ralentissement économique, lié notamment à l'inflation persistante, qui rogne sur les marges des entreprises américaines.

Vers 13H55 GMT, le Dow Jones cédait 1,22%, l'indice Nasdaq, à forte composition technologique, 0,15%, et l'indice élargi S&P 500, 0,75%.

Ce dernier, considéré comme le plus représentatif de la place new-yorkaise, était jeudi aux portes du "bear market", soit 20% de baisse par rapport à son pic, un palier symbolique très suivi par les opérateurs. Depuis son sommet historique du 4 janvier, il a fondu de près de 19%.

"La chute va continuer car les investisseurs continuent à digérer la perspective d'un ralentissement de la croissance, qui devrait amputer les prévisions de bénéfices", a annoncé, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.

"L'incapacité à trouver un élan durant plus de quelques jours dit bien à quel point le marché est affaibli en ce moment", a ajouté Adam Sarhan, de 50 Park Investments.

"Les vendeurs sont aux commandes et il n'y a aucun signe qu'on ait atteint un plancher", a estimé le gérant. "Au contraire, de nombreux éléments indiquent qu'on est parti pour une nouvelle descente."

Adam Sarhan pointe, en premier lieu, la semaine noire du commerce de détail, dont les résultats ont glacé Wall Street.

Pour lui, la série de déceptions sur les bénéfices de plusieurs grands noms "montre les dégâts de l'inflation et d'une économie qui décélère, avec les taux qui montent".

"C'est en train d'atteindre l'économie tout entière", a-t-il conclu.

La ritournelle s'est poursuivie jeudi avec le raté de la chaîne de grands magasins Kohl's (+0,23% à 43,23 dollars), dont le bénéfice net est ressorti très inférieur aux anticipations.

Le groupe prévoit que lui soient soumises des offres fermes de rachat dans les semaines à venir, dans le cadre d'un processus stratégique déjà annoncé.

Autre détaillant à souffrir de l'inflation, la chaîne de magasins d'articles domestiques Bath & Body Works (-7,71% à 39,63 dollars), qui a revu à la baisse ses prévisions de bénéfice net.

Déjà corrigés depuis leurs propres publications, plus tôt cette semaine, les géants de la grande distribution continuaient de plonger, à l'instar de Walmart (-1,17% à 121,00 dollars) ou Target (-4,12% à 154,95 dollars), qui a perdu plus de 26% en deux séances.

La tension était palpable à Wall Street, avec une nouvelle remontée de l'indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, et la confirmation de l'embellie du marché obligataire, favorisé par l'assombrissement des perspectives économiques.

Le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans, qui évolue en sens opposé de leur prix, est ainsi retombé jusqu'à 2,77%, une première depuis trois semaines. Il évoluait à 2,81%, contre 2,88% la veille.

L'humeur a été encore assombrie par l'indice d'activité manufacturière de la région de Philadelphie, qui est tombé en mai à son plus bas niveau depuis deux ans.

Le recul est beaucoup plus marqué que ne le prévoyaient les économistes.

A la cote, Cisco (-12,30% à 42,41 dollars) payait la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel nettement inférieur aux attentes. Wall Street sanctionnait également des prévisions jugées décevantes du groupe technologique pour le trimestre en cours.

De son côté, Twitter était encore en baisse (-0,31% à 36,74 dollars), son cours inférieur de 33% au prix proposé par Elon Musk.

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