Le régulateur canadien de l'énergie (CER) a approuvé lundi une demande de modification du tracé de l'extension de l'oléoduc Trans Mountain, levant ainsi un obstacle majeur et évitant des mois de retard pour ce projet appartenant au gouvernement canadien.

Trans Mountain Corp (TMC), la société du gouvernement fédéral qui construit l'extension, avait demandé une déviation de tracé sur une section de 1,3 kilomètre (0,8 mile) de l'oléoduc près de Kamloops, en Colombie-Britannique, afin d'éviter la construction prévue de micro-tunnels qui, selon elle, ne serait pas réalisable.

La Première nation Stk'emlupsemc Te Secwepemc Nation (SSN), dont le territoire est traversé par le gazoduc, s'est opposée à cette demande, arguant que la modification du tracé perturberait des terres qui ont une "profonde signification spirituelle et culturelle".

La CER a tenu une audience de trois jours à Calgary la semaine dernière, avant de se prononcer en faveur de TMX. L'autorité de régulation n'a pas motivé sa décision, se contentant de dire qu'elle la rendrait publique dans les semaines à venir.

Trans Mountain Corp et la Première nation SSN n'ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires.

L'expansion controversée du pipeline devrait coûter 30,9 milliards de dollars canadiens (22,97 milliards de dollars), soit plus du quadruple de son budget initial, et a fait l'objet de longs retards réglementaires. En 2018, le gouvernement canadien l'a acheté pour garantir sa construction.

TMX est censé commencer à expédier du brut à la fin du premier trimestre 2024, mais la demande de déviation de tracé de dernière minute, déposée en août, a fait craindre que l'oléoduc ne subisse d'autres retards.

TMC a déclaré que le fait d'être obligé de continuer à creuser des microtunnels pourrait signifier que ce segment particulier du pipeline ne serait pas achevé avant décembre 2024, contre une date d'achèvement en janvier 2024 si l'ajustement du tracé était accordé.

Stephen Ellis, analyste chez Morningstar, a déclaré que la décision de la CER constituait une avancée positive, mais qu'il s'attendait toujours à ce que la date de démarrage de TMX soit repoussée.

"Il est probablement encore trop tard pour éviter d'autres retards après le premier trimestre, étant donné les difficultés de construction", a déclaré M. Ellis. "Après un flot apparemment ininterrompu de mauvaises nouvelles, cette décision a au moins le mérite d'apporter quelque chose de positif au gazoduc.

Une fois opérationnel, TMX acheminera 590 000 barils de brut supplémentaires par jour vers la côte pacifique du Canada, ouvrant ainsi aux producteurs de pétrole canadiens les marchés de l'Asie et de la côte ouest des États-Unis.

(1 $CAN = 0,7429 $) (Reportage de Seher Dareen à Bengaluru et de Nia Williams en Colombie britannique ; Rédaction de Pooja Desai et Grant McCool)