Paris (awp/afp) - Le groupe Vivendi, en passe d'avaler Lagardère, a terminé le premier semestre sur une croissance tirée par sa filiale Havas, selon un communiqué publié jeudi.

Le géant français des médias, éjecté en juin de l'indice CAC 40 après l'importante baisse de sa valorisation consécutive à la cession partielle d'Universal Music Group, a ainsi vu ses ventes augmenter de 3,7%, à 4,7 milliards d'euros, portées par les recettes du groupe de publicité (+4,9%) et par Canal+ (+3%).

Il a engrangé sur la période un bénéfice net de 174 millions d'euros, en forte baisse de 64,6% par rapport à la même période en 2022, mais son résultat avait alors été gonflé par l'apport de ses titres du groupe de production audiovisuelle Banijay à l'introduction en bourse de FL Entertainment.

Sur son chemin de croix entamé en 2020, tous les feux semblent désormais au vert pour que l'entreprise pilotée par Vincent Bolloré prenne le contrôle de Lagardère, dont elle détient 57% après une OPA.

A la demande de Bruxelles, Vivendi a ainsi conclu mercredi une promesse d'achat avec Le Figaro pour son titre de presse people Gala, après s'être mise d'accord en juin avec l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky pour Editis. Le groupe français doit en effet récupérer Hachette Livre, 3e éditeur mondial, en prenant le contrôle de Lagardère.

En dépit de ces péripéties, le président du directoire, Arnaud de Puyfontaine, a assuré jeudi n'avoir "aucun regret" sur cette acquisition.

Le rapprochement des deux groupes permettra à Vivendi de passer de "10 milliards à 17 milliards d'euros de chiffre d'affaires", a-t-il ajouté lors d'une conférence téléphonique, en marge de la présentation des résultats.

"Les règles de la concurrence nous ont imposé un certain nombre de remèdes. (...) Ce n'est pas moi qui suis responsable, ni personne chez Vivendi, de la chronologie des évènements", a-t-il insisté, espérant désormais conclure l'opération "fin octobre".

Bruxelles a également annoncé cette semaine une enquête sur une potentielle prise de contrôle anticipée de Lagardère, contraire aux règles de l'UE.

"Lorsque nous avons annoncé notre montée au capital de Lagardère, nous avons dès le premier communiqué expliqué que nous maintiendrons la nature des relations industrielles qui existaient entre les différents groupes", s'est défendu Arnaud de Puyfontaine.

Il n'a en revanche pas commenté la grève en cours au JDD, où la rédaction s'oppose à l'arrivée de Geoffroy Lejeune en provenance de Valeurs Actuelles, un journal marqué à l'extrême droite, alors que Vincent Bolloré est régulièrement accusé de vouloir imposer une ligne éditoriale ultra conservatrice aux médias détenus par Lagardère, notamment à Europe 1 qui a développé plusieurs synergies avec la chaîne de Vivendi CNews.

afp/rp