Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales sont en hausse jeudi, les décisions et commentaires des banquiers centraux confortant l'optimisme ambiant sur des baisses importantes de taux directeurs en 2024.
Après la banque centrale américaine mercredi, les banques centrales européenne, anglaise et suisse ont toutes maintenu leur taux directeur. Seule la Banque de Norvège a continué d'augmenter ses taux.
En Europe, Londres bondissait de 1,38%, Paris de 0,80%, Francfort de 0,11% vers 14H40 GMT. La tendance était visible dès les premiers échanges, même si la réunion de la BCE a un peu dégradé la tendance, notamment à Francfort. A Zurich, le SMI gagnait 0,24%.
Wall Street, qui avait déjà terminé en nette hausse mercredi, enchaînait: le Dow Jones améliorait son record de points et prenait 0,13%, le S&P 500 0,48% et le Nasdaq 0,62%.
"Il n'y a pas eu de feu d'artifice" après les banques centrales du jour, contrairement à la Fed mercredi, note Craig Erlam, analyste d'Oanda.
La Fed a livré "un cadeau de Noël en avance", a résumé Michael Hewson, analyste de CMC Markets. Les investisseurs ont notamment salué le fait que les responsables prévoient entre trois et quatre baisses de taux pendant l'année prochaine, un mouvement significatif même si les marchés en projettent encore davantage.
A Francfort, la BCE a laissé le flou subsister sur un prochain assouplissement monétaire, le communiqué ne donnant aucun indice, alors que l'inflation est en net recul.
"Nous ne devons pas baisser la garde", a prévenu au cours de sa conférence de presse la présidente de la BCE Christine Lagarde, qui a aussi assuré que les baisses de taux n'ont "pas du tout" été discutées.
Elle a même annoncé son intention de davantage réduire la taille de son bilan à compter de la mi-2024, soit six mois plus tôt que prévu, une mesure pas favorable à l'activité économique.
Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de la dette des Etats-Unis à dix ans est repassé sous les 4%, une première depuis août. Vers 14H35 GMT, il s'établissait à 3,95%.
Le dollar était lui affaibli par la fin du cycle de resserrement monétaire de la Fed et perdait 0,81% par rapport à l'euro, à 1,0964 dollar pour un euro.
Le rendement de la dette de l'Allemagne à dix ans reculait nettement à 2,13%, navigant à un niveau proche de son plus bas depuis mars 2023, contre 2,17% à la clôture de mercredi, avant les annonces de la Fed.
Sur le marché des changes, le yen remonte nettement depuis mercredi et prenait 0,69% face au dollar à 141,90 yens pour un dollar, ce qui a pesé sur la Bourse de Tokyo. L'indice Nikkei a reculé de 0,73%.
L'immobilier fête une possible baisse des taux ___
Les actions des entreprises du secteur immobilier sont à la fête jeudi. La hausse des taux d'intérêt avait lourdement pesé sur leurs activités en 2023.
A Paris, Unibail-Rodamco-Westfield grimpait de 6,84%, Nexity de 9,41%. A Francfort, Vonovia prenait 7,64%, LEG immobilien 6,74% et Adler 6,56%. A Londres, IWG montait de 6,25%.
D'autres entreprises sensibles aux taux d'intérêt, comme Alstom (+8,42%) en France en profitaient.
Les banques les déplorent ___
Les entreprises bancaires en Europe, dont beaucoup ont profité de la période de hausse des taux pour retrouver des bénéfices conséquences, étaient en baisse après les annonces des banques centrales. Sabadell chutait de 5,88%, Banco BPM de 4,23%, Unicredit de 3,82%, et Commerzbank perdait 2,63%.
Les réassureurs souffraient aussi, comme Hannover RE (-4,70%) Swiss RE (-3,26%), Scor (-2,71%)
Du côté du pétrole ___
Les cours du pétrole montaient jeudi, poussés par les dernières données sur les stocks de pétrole aux Etats-Unis et les espoirs que la Fed réduise ses taux d'intérêt l'année prochaine.
Vers 14H30 GMT le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, prenait 2,97% à 76,47 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en janvier, 3,04% à 71,58 dollars, revenant à l'équilibre sur la semaine.
afp/rp
