LES "GILETS JAUNES" MAINTIENNENT LA PRESSION

PARIS - Des dizaines de milliers de "Gilets jaunes" ont de nouveau manifesté samedi, le huitième d'affilée, à Paris et en province, où des heurts ont éclaté en marge de défilés visant à interpeller un pouvoir aux réponses jugées insuffisantes.

Les manifestants étaient environ 50.000, contre 280.000 au plus fort de la mobilisation et 32.000 la semaine dernière, a déclaré sur LCI le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui a précisé que plus de 56.000 membres des forces de l'ordre étaient mobilisés ce samedi.

Dans la capitale, 3.500 personnes ont défilé selon la préfecture de police qui avait reçu des déclarations officielles pour deux manifestations. Vingt-quatre personnes ont été interpellées, a-t-on indiqué de même source.

"J'appelle chacun à la responsabilité et au respect du droit", a écrit sur Twitter le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner après une réunion par visioconférence avec les préfets.

Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a été évacué de son bureau après l'intrusion de manifestants violents dans la cour de son secrétariat d'Etat situé rue de Grenelle, non loin de l'Assemblée nationale. Des contestataires ont fait irruption dans la cour du bâtiment après avoir défoncé le portail et la grille à l'aide d'un engin de chantier.

Dans un tweet publié en début de soirée, Emmanuel Macron a dénoncé les violences ayant émaillé la journée.

"Une fois encore, une extrême violence est venue attaquer la République - ses gardiens, ses représentants, ses symboles. Ceux qui commettent ces actes oublient le coeur de notre pacte civique", a écrit le président. "Justice sera faite. Chacun doit se ressaisir pour faire advenir le débat et le dialogue."

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LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DIVISÉ SUR LES TENSIONS EN RDC

KINSHASA - Les résultats provisoires de l'élection présidentielle qui s'est tenue le 30 décembre en République démocratique du Congo (RDC) ne seront pas publiés ce dimanche comme cela était initialement prévu, a confirmé samedi à l'agence Reuters le président de la commission électorale.

"Il ne sera pas possible d'annoncer les résultats demain", a déclaré Corneille Nangaa, expliquant que la CENI n'avait reçu que 47% des procès-verbaux établis dans les bureaux de vote. Il a ajouté ignorer quand les résultats seraient prêts à être diffusés.

Ce report ne constitue pas une surprise, la commission électorale ayant laissé entendre cette semaine qu'elle ne pourrait peut-être respecter le calendrier prévu, mais sa confirmation est une pierre de plus dans l'organisation de ce scrutin crucial.

L'élection de dimanche dernier doit en effet permettre la première transition pacifique du pouvoir dans l'histoire de la RDC dont le président sortant, Joseph Kabila, en place depuis 2001, avait décidé de ne pas se représenter.

La situation s'est tendue avec des irrégularités signalées par des observateurs, interprétées par l'opposition comme le signe d'une manipulation électorale organisée par le pouvoir en faveur du candidat soutenu par Kabila, son ancien ministre de l'Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary.

Une réunion se tiendra dimanche à la CENI pour amender le calendrier de publication des résultats.

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ECHEC D'UNE RÉUNION À WASHINGTON POUR SORTIR DU "SHUTDOWN"

WASHINGTON - Les démocrates vont faire passer un nouveau projet de loi de finances la semaine prochaine pour tenter de rouvrir certaines agences du gouvernement fédérale, a annoncé la présidente démocrate de la Chambre des représentants, après un nouvel échec des négociations visant à mettre fin au "shutdown" partiel en cours.

Le département du Trésor et les services fiscaux de l'Internal Revenue Service (IRS) seraient les premiers à rouvrir grâce à ce projet de loi de finances, a déclaré Nancy Pelosi, ajoutant que cette mesure était nécessaire pour que les Américains puissent percevoir leur remboursement d'impôts à temps.

L'incapacité de la Maison blanche et du Congrès à s'entendre a provoqué la fermeture d'un quart des administrations fédérales, affectant quelque 800.000 agents du service public depuis le 22 décembre.

Donald Trump réclame 5,6 milliards de dollars pour financer son projet de mur à la frontière avec le Mexique et a prévenu qu'il ne promulguerait aucun projet de loi de finances qui ne respecterait pas cette condition.

Le vice-président des Etats-Unis Mike Pence et d'autres hauts responsables du gouvernement ont reçu samedi des collaborateurs de parlementaires démocrates pour tenter une nouvelle fois de briser le blocage autour du financement de l'administration fédérale.

Pence a déclaré que la rencontre avait été "productive" et que les deux parties avaient accepté de se revoir dimanche. "Il n'y a pas eu de discussion en profondeur sur le montant des fonds", a-t-il toutefois noté.

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MAY TENTÉE DE JOUER LA MONTRE AVANT LE VOTE SUR LE BREXIT

LONDRES - La Première ministre britannique Theresa May serait tentée de jouer la montre en repoussant de nouveau le vote sur le Brexit, à moins de trois mois de la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE, rapporte le Sunday Telegraph.

Faute de majorité, May a dû renoncer in extremis au vote qui était prévu le 11 décembre dernier à la Chambre des Communes, où les débats reprendront la semaine prochaine. Le vote doit avoir lieu dans la semaine du 14 janvier.

Selon le Telegraph, les collaborateurs de Theresa May travailleraient à un amendement assujettissant la ratification de l'accord de sortie de l'UE par les élus de la Chambre des Communes à l'obtention de concessions supplémentaires auprès des Européens.

L'idée serait de proposer aux députés de voter la ratification sous réserve que le gouvernement britannique obtienne par la suite la garantie de Bruxelles que le "backstop" irlandais - la clause de sauvegarde censée éviter le rétablissement d'une frontière physique à travers l'île d'Irlande - serait un mécanisme temporaire.

Pour Nikki da Costa, directrice des affaires parlementaires à Downing Street jusqu'en novembre dernier citée par le Telegraph, la manoeuvre permettrait de montrer à l'Union européenne que Theresa May disposerait d'une majorité à condition que les Européens acceptent de "bouger un petit peu".

A ce stade, la Commission européenne ne veut pas entendre parler d'un "backstop" limité dans le temps.