MOSCOU - Vladimir Poutine a évoqué hier la nécessité d'une ouverture rapide de négociations entre Kiev et les séparatistes sur l'organisation politique de la société et sur les "structures étatiques" du sud-est de l'Ukraine.

"Des négociations approfondies, sérieuses, doivent s'engager tout de suite (...) sur les questions touchant à l'organisation politique de la société et sur les structures étatiques du sud-est de l'Ukraine, dans le but de préserver les intérêts légitimes des populations qui y vivent", a dit le président russe, cité par l'agence de presse russe Itar-Tass.

Interrogé sur le sens de ces propos, un porte-parole du Kremlin a assuré que le président russe n'appelait pas à la création d'un Etat indépendant dans le sud-est de l'Ukraine. Cette région, a estimé le porte-parole, doit continuer à faire partie intégrante de l'Ukraine et les combats qui y font rage relèvent d'un conflit interne.

Samedi soir à Bruxelles, l'Union européenne a menacé la Russie de nouvelles sanctions commerciales si Moscou n'amorce pas un repli dans la crise ukrainienne, mais les vives divisions entre les dirigeants européens les ont empêchés d'adopter un calendrier précis.

Dans ses conclusions, le Conseil européen "demande à la Russie de retirer immédiatement l'ensemble de ses moyens et forces militaires d'Ukraine" et charge la Commission européenne "d'entreprendre d'urgence des travaux préparatoires, conjointement avec le SEAE (ndlr, le Service européen pour l'action extérieure), et de présenter des propositions destinées à être examinées dans un délai d'une semaine".

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BAGDAD - Les forces de sécurité irakiennes soutenues par des milices chiites sont entrés hier dans la ville d'Amerli, dans le nord de l'Irak, qui était assiégée par des combattants de l'Etat islamique (EI) depuis deux mois.

A BERLIN, le gouvernement allemand a annoncé qu'il allait envoyer des armes en Irak pour équiper jusqu'à 4.000 combattants kurdes qui luttent contre l'Etat islamique. Cette livraison d'armes est une entorse à la politique allemande depuis la Seconde Guerre mondiale.

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JERUSALEM - Les autorités israéliennes ont annoncé hier l'appropriation par l'Etat de 400 hectares de terrain en Cisjordanie, décision qui, selon un responsable palestinien, ne fera qu'aggraver les frictions après le conflit dans la bande de Gaza.

Quatre cents hectares du bloc de colonies de peuplement d'Etzion, près de Bethléem, ont été déclarés "terres de l'Etat, sur les instructions de la hiérarchie politique", par l'administration civile.

Selon Radio Israël, la décision a été prise en riposte à l'enlèvement et à l'assassinat de trois adolescents juifs par des militants du Hamas en juin dans le secteur. L'avis publié par l'armée ne mentionne cependant aucune raison à la décision.

A Washington, un responsable du département d'Etat a critiqué une annonce qualifiée de "contreproductive" et appelé le gouvernement de Benjamin Netanyahu à revenir sur cette décision.

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WASHINGTON - Des miliciens libyens ont investi hier une annexe désertée de l'ambassade des Etats-Unis à Tripoli mais ils ne sont pas entrés dans l'ambassade elle-même, d'où Washington a évacué l'ensemble de son personnel fin juillet, ont déclaré des responsables américains.

Les Etats-Unis ont évacué leur ambassade à Tripoli le 26 juillet, en acheminant leurs diplomates en Tunisie par la route.

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BERLIN - La chancelière allemande Angela Merkel n'a pas apprécié les déclarations de Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), lors du séminaire de Jackson Hole (Wyoming) le 22 août, appelant apparemment à davantage mettre l'accent sur des mesures soutien budgétaire pour relancer la croissance en Europe, selon Der Spiegel.

Sans citer de sources, l'hebdomadaire allemand rapporte que Merkel et son ministre des Finances allemand Woldgang Schäuble ont appelé Draghi la semaine dernière pour lui demander des éclaircissements.

Le président de la BCE a dit qu'il serait "utile pour la position générale de la politique" si des politiques budgétaires pouvaient jouer un plus grand rôle aux côtés de la politique monétaire - qui n'a jamais été aussi accommodante - de la BCE.

Un porte-parole du gouvernement allemand a contesté la version rapportée par Der Spiegel, soulignant que "de dire que la chancelière a demandé des éclaircissements au président Draghi ne correspond nullement à ce qui s'est passé.

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LA ROCHELLE, Charente-Maritime - Manuel Valls a tenté hier de convaincre sa famille politique divisée de suivre le cap du "sérieux budgétaire" choisi par le gouvernement, invitant le Parti socialiste à débattre "face à la droite" plutôt qu'en son sein.

Dans un discours énergique prononcé en clôture de l'université d'été du PS, où planaient les fantômes de la désunion, le Premier ministre a récusé le terme d'austérité et demandé aux entreprises de faire preuve de "patriotisme économique", expression chère à l'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, en appliquant le Pacte de responsabilité.

Devant un auditoire agité où des huées ont parfois retenti, il a justifié la mise à l'écart, cette semaine, des ministres en désaccord avec sa politique au nom de la "responsabilité que les Français (leur) ont confiée".

"Nous ne faisons pas de l'austérité et c'est ça qui fonde la différence entre la gauche et la droite, et entre ce qui se fait en France et ailleurs", a-t-il déclaré, réitérant, à l'adresse de Bruxelles, la nécessité "d'adapter le rythme de réduction des déficits à la situation économique, au niveau de la croissance et à la nouvelle donne que nous visons en Europe".

S'il a invité la Banque centrale européenne à aller "plus loin" vers une baisse de l'euro pour favoriser l'emploi, il s'est aussi adressé aux patrons français, leur demandant de "faire preuve de patriotisme économique".

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PARIS - La CGT ne négociera rien sur les seuils sociaux, prévient Thierry Lepaon dans le quotidien L'Opinion, alors que François Hollande s'est dit convaincu de pouvoir assouplir ces obligations légales.

Le syndicat prévoit une journée d'action à la mi-octobre, lors du vote du budget de la Sécurité sociale, pour se faire entendre, déclare son secrétaire général dans une interview publiée dimanche sur le site internet du quotidien. Thierry Lepaon doit être reçu demain par le nouveau ministre de l'Economie, Emmanuel Macron.

Les seuils de salariés au-delà desquels les entreprises sont tenues de mettre en place des structures et de suivre des procédures particulières, notamment en matière de représentation du personnel, sont jugés trop rigides par le patronat et certains économistes, qui les accusent de freiner le développement des entreprises et les embauches.