Dubaï (awp/afp) - Emirates, la première compagnie aérienne du Moyen-Orient, a accru son bénéfice net de 56% sur un an à 1,9 milliard de dollars, en dépit d'une conjoncture économique mondiale morose et de la pression d'un dollar fort.

C'est l'augmentation du nombre de passagers et la baisse de la facture des carburants qui expliquent la bonne santé de cette compagnie qui envisage de poursuivre son expansion avec une éventuelle commande de 60 Airbus A380 supplémentaires.

Emirates, qui appartient à l'émirat de Dubaï, a toutefois indiqué que son chiffre d'affaires avait reculé de 4% à 23,2 milliards de dollars en raison de la fermeté du dollar sur la plupart de ses marchés.

Elle a précisé avoir transporté 51,9 millions de passagers en un an jusqu'en mars, soit 8% de plus que pendant l'exercice précédent.

Son président, cheikh Ahmed ben Saïd Al-Maktoum, s'est félicité dans un communiqué qu'Emirates ait dégagé des bénéfices pour le 28e année consécutive, mais a souligné que le dollar fort, auquel le dirham des Emirats arabes unis est indexé, "continuera à être un défi".

Il a évoqué "une situation de change défavorable qui érode notre chiffre d'affaires et nos profits" et mis en avant le contexte général de "faiblesse de la confiance des consommateurs et investisseurs" en raison de l'impact négatif de la baisse des prix du brut sur l'activité économique mondiale.

Ces prix bas, qui devraient continuer, sont à la fois "une aubaine pour nos coûts d'exploitation et un fléau pour l'économie mondiale et le sentiment de confiance des consommateurs", selon lui.

La "montée implacable" du dollar a eu un impact négatif de 1,6 milliard USD sur le chiffre d'affaires de la compagnie mais la baisse du prix du pétrole a réduit de 31% sa facture de kérosène, à 5,4 milliards USD.

- Davantage d'avions -

Le carburant continue à être le premier poste de dépenses de la compagnie mais son pourcentage est passé de 35% à 26% des dépenses totales, selon le communiqué de la compagnie.

Le groupe Emirates qui comprend aussi dnata, spécialisé dans les services au sol, a dégagé un bénéfice en hausse de 50%, à 2,2 milliards USD, avec un chiffre d'affaires en progression de 3%, à 25,3 milliards USD.

Durant le précédent exercice, le bénéfice net d'Emirates avait bondi de 40% à 1,2 milliard USD en raison également de la baisse des prix des carburants et de la progression du chiffre d'affaires.

La compagnie qui exploite les plus grosses flottes d'Airbus A380 et de Boeing 777 a vu le nombre total de ses avions atteindre les 250 en 2015.

Elle dessert plus de 153 destinations à travers le monde à partir de son hub, l'aéroport international de Dubaï devenu en 2015 le premier au niveau mondial en termes de passagers internationaux.

Son Pdg Tim Clark a évoqué la possibilité de nouvelles commandes d'Airbus A380 pour servir les plans d'expansion d'Emirates.

Il s'est dit prêt à acquérir la version actuelle de cet avion géant même si l'Airbus A380 NEO n'est pas développé, selon Bloomberg News.

Emirates pourrait selon lui, faire porter à 200 ses commandes au lieu des 140 faites, une fois relocalisée dans son nouvel aéroport. La compagnie exploite actuellement 75 Airbus A380.

Cheikh Ahmed a indiqué aux journalistes que le passage d'Emirates de l'aéroport international de Dubaï à celui, en développement d'Al-Maktoum International, ne se ferait pas avant 2023.

afp/al