(Actualisation: contexte, commentaires d'experts et cours de Bourse)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--C'est bien connu, la meilleure défense, c'est l'attaque. Sous la menace de la publication d'un second rapport au vitriol de Gotham City, le fabricant d'étiquettes SES-imagotag a opposé mercredi soir de nouveaux arguments aux accusations de manipulation comptable du fonds spéculatif, contre lequel il prépare une action en justice.

SES-imagotag a demandé à ses commissaires aux comptes une attestation sur la comptabilisation des ventes au chinois BOE Technology, le premier actionnaire du groupe français, dans ses comptes consolidés au 31 décembre 2022.

Cette attestation indique que les transactions avec BOE pour un montant de 53,1 millions de dollars ont été neutralisées et ne sont donc pas comprises dans le chiffre d'affaires consolidé de SES-imagotag en 2022, qui s'est élevé à 620,9 millions d'euros, a détaillé le groupe dans un communiqué de presse.

Pour SES-imagotag, ce document "invalide l'argument central de Gotham City sur lequel s'appuyait l'accusation de double comptage de revenu circulaire avec BOE et de surévaluation du chiffre d'affaires et du résultat dans les comptes consolidés au 31 décembre 2022 (pour mémoire, le rapport affirmait que 'BOE est un des premiers clients de SES représentant 10% de son chiffre d'affaires')".

"SES-imagotag franchit une nouvelle étape dans son plan de rétablissement de sa réputation auprès des marchés financiers et de ses partenaires industriels. En s'appuyant sur une attestation de ses commissaires aux comptes sur la comptabilisation des ventes à BOE, le groupe écarte la principale accusation de Gotham City et rassure le marché. De plus, cela sème les doutes sur la qualité du travail du fonds", commente Melchior de Villeneuve, responsable du développement chez Lynceus Partners.

Le groupe français avait lancé lundi sa contre-attaque en publiant un document détaillé dans lequel il réfutait chacune des allégations formulées à son encontre par Gotham City, et qui avaient provoqué une chute de plus de 50% de son action en une séance.

Jeudi, SES-imagotag a confirmé son intention de lancer une action en justice contre l'activiste. Le groupe a précisé "avoir mandaté ses conseils aux fins d'alerter l'Autorité des marchés financiers (AMF) sur les nombreux manquements commis par Gotham City à sa réglementation et d'introduire toutes les procédures utiles à la défense de ses intérêts, en ce compris auprès du Parquet national financier (PNF) pour diffusion d'informations fausses et trompeuses".

Un premier semestre record

Pour prendre à contre-pied Gotham City, SES-imagotag a par ailleurs annoncé jeudi que son chiffre d'affaires consolidé du deuxième trimestre 2023 dépasserait pour la première fois le cap des 200 millions d'euros.

"Dans son ensemble le premier semestre 2023 sera également le meilleur semestre historique de la société, avec une croissance du chiffre d'affaires consolidé d'environ 30%", conformément aux prévisions annuelles du groupe, a précisé SES-imagotag.

Le groupe a avancé son calendrier financier "afin de rassurer les investisseurs dans ce climat d'attaque visant à déstabiliser la société".

"La défense de SES-imagotag est très bonne. Après avoir démonté point par point les arguments de Gotham City, le groupe joue la transparence en dévoilant en avance une estimation de son chiffre d'affaires du deuxième trimestre qui confirme sa dynamique de croissance", commente Alban de La Raitrie, gérant privé chez Financière d'Uzès.

La stratégie semble fonctionner. Jeudi après-midi, le titre bondissait de 16%, à 101,20 euros, même s'il reste 70 euros en dessous de son cours d'avant l'attaque du fonds.

"Pour l'instant, tout va dans le bon sens pour SES-imagotag... en attendant la deuxième salve de Gotham", conclut le gérant.

-Pierre-Jean Lepagnot, Agefi-Dow Jones +33 (0)1 41 27 47 95; pjlepagnot@agefi.fr ed: LBO

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June 29, 2023 09:21 ET (13:21 GMT)