La Banque du Canada (BdC) devrait maintenir son taux directeur à 5% mercredi, selon les économistes, même si les données ont montré un ralentissement de l'inflation et une croissance économique qui s'essouffle.

L'inflation est restée obstinément au-dessus de l'objectif de 2% de la BdC pendant trois ans, et malgré des taux d'intérêt au plus haut depuis 22 ans, l'économie canadienne a jusqu'à présent évité la récession et pourrait reprendre de la vigueur.

"La banque (BoC) a été très prudente et nous pensons qu'il n'y aura pas de réduction des taux avant le milieu de l'année, vers juin ou juillet", a déclaré Pedro Antunes, économiste en chef au Conference Board du Canada, un groupe de réflexion indépendant.

Les chiffres de l'inflation de janvier sont tombés à 2,9 %, ce qui correspond à la fourchette de 1 % à 3 % visée par la Banque du Canada, mais M. Antunes a déclaré que cela n'était pas suffisant pour convaincre la Banque de réduire ses taux maintenant. Les mesures des prix de base, qui sont étroitement surveillées par la banque centrale, ont également diminué en janvier.

Le conseil des gouverneurs de la banque centrale annoncera sa décision sur l'objectif du taux au jour le jour à 1445 GMT (0945 heure locale). La BoC a laissé les taux en suspens lors de ses quatre dernières réunions.

Après les chiffres de l'inflation de janvier, les marchés monétaires ont augmenté leurs paris. Ils estiment désormais à 44 % la probabilité d'une baisse des taux dès le mois d'avril et envisagent pleinement une baisse des taux en juin.

Par ailleurs, une majorité d'économistes interrogés par Reuters s'attendent à une baisse des taux en juin, avec le risque qu'une réduction soit repoussée.

La semaine dernière, les chiffres du PIB du quatrième trimestre ont montré que la croissance du pays a dépassé les attentes, s'accélérant à un taux annualisé de 1,0 %, sous l'impulsion des exportations.

Le PIB de janvier a probablement augmenté de 0,4 % par rapport à décembre, selon une estimation rapide. L'activité manufacturière canadienne a atteint son plus haut niveau en 10 mois en février, bien qu'elle se soit encore contractée, selon les données publiées ce mois-ci.

"Nous pensons toujours que le mois d'avril est envisageable. Si ce n'est pas le cas, il est plus probable que ce soit en juin", a déclaré Philip Petursson, stratège en chef chez IG Wealth Management, dans un courriel concernant le calendrier de la baisse des taux.

Après les précédentes réunions au cours desquelles elle a laissé les taux inchangés, la Banque du Canada a fait part de ses inquiétudes concernant l'inflation sous-jacente dans des domaines tels que les coûts des prêts hypothécaires et des loyers, les salaires et les prix des denrées alimentaires.

Bien que les taux élevés aient fait baisser l'inflation de 8,1 % en juin 2022 à moins de 3 %, la Banque du Canada prévoit qu'il faudra attendre le second semestre de l'année prochaine pour qu'elle redescende à 2 %.

"Attendez-vous à un ton légèrement plus dovish, tout en soulignant que les réductions de taux ne sont pas imminentes", a écrit Benjamin Reitzes, directeur général et stratège macroéconomique chez BMO Capital Markets, dans une note.