Voici la chronologie des événements avant et après l'attentat :

7 MARS

L'ambassade des États-Unis à Moscou avertit que des "extrémistes" préparent un attentat imminent à Moscou. Quelques heures plus tôt, les services de sécurité russes ont déclaré avoir déjoué un projet de fusillade dans une synagogue par une cellule de la branche afghane de l'État islamique.

L'ambassade des États-Unis exhorte tous les citoyens américains à quitter la Russie immédiatement, a déclaré que les gens devraient éviter les concerts et les foules et être conscients de leur environnement.

Les alliés des États-Unis, dont la Grande-Bretagne, le Canada, la Corée du Sud et la Lettonie, réitèrent l'avertissement américain et demandent à leurs citoyens de ne pas se rendre en Russie.

19 MARS

Le président russe Vladimir Poutine rejette les "déclarations provocatrices d'un certain nombre de structures officielles occidentales concernant d'éventuelles attaques terroristes en Russie" lors d'une réunion du Conseil de sécurité du Service fédéral, selon une transcription du Kremlin. Ces actions "ressemblent à du chantage pur et simple et à l'intention d'intimider et de déstabiliser notre société".

22 MARS

Des hommes en tenue de camouflage ouvrent le feu à l'arme automatique sur des spectateurs de concerts près de Moscou, tuant 137 personnes dans l'attaque la plus meurtrière en Russie depuis le siège de l'école de Beslan en 2004.

L'État islamique Khorasan, la branche afghane du groupe militant qui cherchait autrefois à contrôler des pans entiers de l'Irak et de la Syrie, revendique la responsabilité de l'attaque, déclare l'agence Amaq du groupe sur Telegram.

Les États-Unis condamnent l'attaque et affirment disposer de renseignements confirmant cette revendication. Ils affirment avoir averti les autorités russes conformément à leur politique de longue date en matière de "devoir d'alerte".

23 MARS

Poutine déclare que 11 personnes ont été arrêtées, dont les quatre tireurs, mais ne mentionne pas l'État islamique et affirme que les tireurs tentaient de s'enfuir en Ukraine.

L'agence d'espionnage militaire ukrainienne nie toute implication et déclare que la suggestion de Moscou est "un autre mensonge des services spéciaux russes".

Washington publie une déclaration actualisée indiquant que l'État islamique est "seul responsable" de l'attaque et excluant toute implication de l'Ukraine.

24 MARS

Quatre suspects, tous citoyens de l'ex-république soviétique du Tadjikistan, sont inculpés d'actes de terrorisme par le tribunal du district de Basmanny à Moscou, selon la chaîne Telegram officielle des tribunaux moscovites.

25 MARS

La France relève son niveau d'alerte sécuritaire à son plus haut niveau et déclare disposer de renseignements liant l'attaque en Russie à une branche de l'État islamique qui était également à l'origine de tentatives d'attaques contre la France déjouées au cours des derniers mois.

Le ministère russe des Affaires étrangères met en doute les affirmations américaines selon lesquelles l'État islamique serait à l'origine de l'attentat, affirmant que Washington diffuse une version du "croquemitaine" de l'État islamique pour couvrir ses "pupilles" à Kiev.

À Washington, la Maison Blanche insiste sur le fait que l'attaque n'est pas liée à l'Ukraine et rejette les affirmations russes, les qualifiant de "propagande du Kremlin". Le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré : "Nous sommes très vigilants et suivons de près les activités de ce groupe et leur planification, du mieux que nous pouvons. ... C'est grâce à la manière agressive dont nous avons surveillé ISIS que nous avons pu avertir les Russes qu'en fait, ils se dirigeaient vers une attaque terroriste potentielle dans un avenir très proche."

Poutine reconnaît que l'attentat a été perpétré par des militants islamiques, mais suggère qu'il a également profité à l'Ukraine et que Kiev a peut-être joué un rôle.