Commodesk - Après son concurrent malaisien Sime Darby, la compagnie indonésienne Sinar Mas rencontre des résistances sur un projet de plantation de palmiers à huile au Liberia.

Les riverains des terrains alloués à l’exploitant s’inquiètent du devenir de leurs villages à Sinoe, où les arbres des collines ont été rasés avec leurs cultures et les tombes des ancêtres. La première phase du projet porte sur 15.000 hectares, selon l’entreprise, mais d’autres plantations vont être défrichées à Grand Kru, Maryland, Rivercess et River Gee au sud-est du pays.

220.000 hectares de terrains ont été concédés pour 25 ans, par bail reconductible, au prix symbolique de 1,1 euro par hectare et par an. Les habitants du comté ont le sentiment d’avoir été mis devant le fait accompli, sans compensations, alors que la charte RSPO (Charte sur l’huile de palme durable), à laquelle Sinar Mas adhère, prévoit la consultation préalable des populations. Le contrat a été ratifié par le Parlement à Monrovia, la capitale, en leur absence.

Sinar Mas est présente par le biais d’une filiale, Golden Agri-Resources, spécialiste de la palme, qui contrôle le fond Verdant, basé à New York, partenaire des autorités libériennes dans l’entreprise locale Golden VerOleum Sinoe. Aucune mention de ce projet n’apparait sur le site de la compagnie mère.

L’investissement annoncé, 1,6 milliard de dollars, censé apporter 35.000 emplois au pays, a primé sur les considérations sociales. La présidente du Liberia Ellen Johnson-Sirleaf a seulement expliqué aux populations qu’elles étaient liées par la signature du gouvernement. La ministre de l’agriculture Florence Chenoweth s’était auparavant réjouie du projet à long terme de Sime Darby, susceptible de réduire la faim, la pauvreté et la dépendance économique du Liberia.