CHICAGO (awp/afp) - Les cours du soja ont monté, ceux du maïs ont légèrement avancé et ceux du blé ont stagné à Chicago cette semaine dans un marché prudent avant un week-end de trois jours puis d'importants rapports du gouvernement américain.

Dans l'ensemble, les cours sont dominés par "la perspective de publications importantes du ministère de l'Agriculture (USDA) jeudi", prochain 31 mars, a commenté Bill Nelson, de Doane Advisory Services.

L'USDA publiera des chiffres sur les intentions de semis des agriculteurs, que les investisseurs attendent impatiemment depuis des semaines pour se faire une idée plus précise de l'offre américaine, et sur l'état trimestriel des réserves aux Etats-Unis.

En attendant, le marché de soja a évolué le façon de façon la plus notable lors de la semaine, raccourcie à quatre séances à cause du Vendredi saint, en montant assez nettement dans une actualité toujours dominée par l'Amérique latine.

Le marché de l'oléagineux continue à être stimulé par "la situation politique au Brésil" dont la présidente Dilma Rousseff est visée par une procédure de destitution par l'Assemblée, a jugé M. Nelson.

"Le réal brésilien s'apprécie face au dollar dans l'idée de plus en plus crédible que Dilma Rousseff puisse être forcée au départ, car les investisseurs pensent qu'un changement de gouvernement entraînerait des mesures plus favorables à l'économie", a précisé M. Nelson.

En conséquence, les exportations brésiliennes sont défavorisées par la force du réal alors que les producteurs américains de soja sont censés en profiter, ce qui profite aux cours de l'oléagineux sur le marché de Chicago.

D'ailleurs, "les producteurs brésiliens semblent être en train d'attendre que leur devise s'affaiblisse de nouveau pour se remettre à vendre" du soja, a remarqué Jack Scoville, notant en revanche que l'offre s'annonçait sans écueil en Argentine, où la récolte se déroule très bien.

Les effets positifs des changes sont néanmoins à relativiser pour les producteurs américains car, à part la situation particulière du réal qui profite au soja, le dollar s'est dans l'ensemble apprécié cette semaine et n'a donc pas donné de soutien aux marchés du maïs et du blé.

Certes, les investisseurs ont pris connaissance de chiffres hebdomadaires "sans surprise sur les exportations pour le maïs et le blé, alors qu'ils étaient mauvais pour le soja", comme l'ont noté les experts de la maison de courtage Allendale, mais ils soulignaient qu'au-delà de cette seule semaine, c'est pour les deux céréales que la demande internationales reste médiocre depuis le début de l'année, et non l'oléagineux.

Enfin, les cours du blé, qui avaient récemment profité des craintes sur les conditions météorologiques américaines, ont un peu souffert d'un apaisement de ces inquiétudes.

"Le temps a été très froid lors du dernier week-end, mais, selon le gouvernement, les récoltes de blé n'ont en pas beaucoup pâti", a noté M. Nelson.

Les perspectives des cultures américaines de blé continuent tout de même à rendre prudents les investisseurs, car elles viennent de sortir de dormance et sont donc exposées à toute baisse soudaine de température.

Aux Etats-Unis, "le temps est devenu très versatile, avec des régions où il fait très chaud et d'autres où il fait toujours froid", a souligné M. Scoville. "On prévoit de grosses variations de températures dans les Grandes plaines, et il est possible qu'il gèle en fin de semaine prochaine. Des pertes sont encore possibles."

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le contrat le plus actif, a terminé jeudi à 3,7000 dollars, contre 3,6700 dollars en fin de semaine précédente (+0,82%).

Le boisseau de blé pour mai, également le plus actif, valait 4,6300 dollars comme précédemment.

Le boisseau de soja pour mai, là encore le plus échangé, coûtait 9,1050 dollars contre 8,9750 dollars précédemment (+1,45%).

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