L'indice des 30 grandes valeurs a gagné 20,88 points, soit 0,08%, à 25.995,87, aidé par des gains de plus de 1% pour Boeing et Merck & Co.

Le S&P-500, plus large, a perdu 10,55 points ou 0,37% à 2.878,05 et le Nasdaq Composite a reculé de 72,45 points (0,91%) à 7.922,77.

Les techs ont comme la veille reculé dans la crainte d'une régulation accrue des réseaux sociaux et ont aussi pâti d'avertissements de Micron Technology et KLA Tencor sur le marché des semi-conducteurs.

Lors d'une conférence organisée par Citi, le directeur financier du fabricant de puces Micron a fait état d'une baisse des prix des mémoires NAND au troisième trimestre et son homologue de l'équipementier KLA Tencor a reconnu que la reprise du marché des DRAM attendue en fin d'année serait moindre qu'escompté.

Micron a chuté de 9,87% et KLA Tencor de 9,72%, entraînant d'autres valeurs du secteur comme Applied Materials (-5,25%).

Les valeurs des réseaux sociaux ont continué de subir des dégagements après l'audition la veille de dirigeants de Facebook et de Twitter au Congrès et l'annonce par le département de la Justice d'une réunion le 25 septembre visant à déterminer si les géants de l'internet "étouffent intentionnellement les échanges d'idées"

Facebook a cédé 2,78% et Twitter 5,87%. Alphabet, maison mère de Google, a reculé de 1,26% et Snap, propriétaire de Snapchat, a lâché 3,07% à 9,87 dollars après avoir inscrit en séance un nouveau plus bas à 9,62 dollars.

Le sous-indice des réseaux sociaux a rendu 2,07% et celui des semi-conducteurs 2,67%.

L'indice S&P des technologiques a abandonné 0,81%, la deuxième plus forte baisse des grands indices sectoriels derrière celui de l'énergie (-1,93%) qui a suivi à la baisse les cours du pétrole.

"Le marché a perdu sa locomotive et les gens préfèrent prendre leur bénéfice dans la crainte d'une régulation accrue", explique Brent Schutte, stratège chez Northwestern Mutual Wealth Management à Milwaukee (Wisconsin), au sujet de la baisse des valeurs technologiques. "On a beaucoup tiré sur l'élastique et le moment est peut-être venu pour d'autres secteurs de se mettre en avant."

"C'est un gros changement de voir les techs passer du statut de champion qui transforme le monde à celui de vilain", ajoute Brad McMillan, chez Commonwealth Financial Network.

Le sentiment est resté par ailleurs plombé par les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis. La période de consultations publiques sur le projet américain de taxer davantage d'importations chinoises prend fin ce jeudi et Donald Trump pourrait alors décider de l'entrée en vigueur de ces nouveaux droits de douane, au risque de représailles chinoises.

Les investisseurs sont aussi attentifs aux négociations entre les Etats-Unis et le Canada sur l'avenir de l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena).

Sur le front macroéconomique, l'enquête mensuelle ADP sur l'emploi a montré que le secteur privé américain avait créé 163.000 emplois en août, moins que prévu, et le chiffre de juillet a été révisé en légère baisse à 217.000.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage n'en sont pas moins tombées la semaine dernière à un plus bas de près de 49 ans, signe de la vitalité du marché du travail.

Le principal indicateur de la semaine sera vendredi le rapport mensuel sur l'emploi du département du Travail. Les économistes tablent en moyenne sur une hausse des créations de postes à 191.000 après les 157.000 annoncées pour juillet.

LE JAPON PROCHAINE CIBLE DE TRUMP ?

Six des 11 indices sectoriels S&P-500 ont fini en hausse, la meilleure performance étant pour les télécoms avec un gain de 0,73%.

En vedette, le groupe de télévision CBS a pris 3,15% après des informations sur un éventuel départ de son directeur général Les Moonves qui s'accompagnerait d'un abandon du projet de National Amusements, son actionnaire principal, de le fusionner avec Viacom qu'il contrôle également - un rapprochement que le marché a toujours vu d'un mauvais oeil.

Netflix s'est octroyé 1,55% à 346,46 dollars après des commentaires positifs de RBC, qui a porté son objectif de cours de 360 à 440 dollars.

Les technologiques avaient aussi tiré à la baisse les marchés en Europe où l'indice Stoxx 600 (-0,59%) a fini à son plus bas niveau depuis cinq mois, le CAC cédant pour sa part 0,31% à Paris. [.EUFR]

Sur le marché des changes, le dollar a cédé 0,75% face au yen sur des informations de la chaîne CNBC selon lesquelles le président Trump a informé un éditorialiste du Wall Street Journal que sa prochaine cible, en matière de commerce, serait le Japon.

L'indice dollar, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises, a fini en repli de 0,2%, avec une parité euro/dollar stable autour de 1,1623 (-0,05%).

Du côté des devises émergentes, le peso argentin a poursuivi son rebond dans l'espoir d'une issue rapide des négociations en cours sur le déblocage anticipé d'un prêt de 50 milliards de dollars du Fonds monétaire international à l'Argentine. L'indice Merval de la Bourse de Buenos Aires a gagné plus de 4%.

L'aversion pour le risque a profité au marché obligataire américain où le rendement des obligations d'Etat à 10 ans s'est détendu à 2,873% contre 2,902% mercredi soir.

Le marché pétrolier est reparti en nette baisse en dépit de l'annonce par le département américain de l'Energie d'un recul des stocks de brut la semaine dernière, occulté par les réserves de produits raffinés qui ont augmenté. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a cédé 1,38% et le Brent de mer du Nord 1,00% sur le Nymex.

(Avec Sruthi Shankar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)

par April Joyner