New York (awp/afp) - La Bourse de New York s'enfonçait dans le rouge vendredi à la fin d'une semaine agitée par une fièvre spéculative.

Vers 18H00 GMT, l'indice Dow Jones perdait 1,98% après avoir chuté de plus de 2% quelques minutes auparavant.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, lâchait 2,20% et le S&P 500 reculait de 2,05%.

La veille, Wall Street avait fini en hausse, le Dow Jones ayant avancé de 0,99% à 30.603,36 points, le Nasdaq avait progressé de 0,50% à 13.337,16 points et le S&P 500 avait gagné 0,98% à 3.787,38 points.

"C'est le bazar", a estimé Patrick O'Hare de Briefing.

"Ce n'est pas seulement à cause de la baisse des actions mais de la tonalité des conditions du marché, où l'on voit à la fois une stigmatisation des ventes à découvert, une colère vis-à-vis des restrictions de courtage et des explications trop vagues sur la nature de ces restrictions", s'est plaint l'analyste.

Des courtiers en ligne américains, comme Robinhood et TD Ameritrade, ont limité jeudi les échanges des actions GameStop (GME) et AMC notamment mais aussi de Blackberry ou Nokia pour juguler une extrême volatilité autour de ces titres qui font l'objet d'une bataille boursière.

Des boursicoteurs, se retrouvant notamment sur un forum du site Reddit, ont lancé une féroce bataille à de grands fonds d'investissement ayant parié à la baisse sur ces entreprises en pratiquant la vente à découvert.

Certaines limitations imposées par les plateformes de courtage restaient en place vendredi mais les transactions avaient repris dans leur ensemble. GameStop, le titre de la chaîne de magasins vidéo à l'origine des turbulences, repartait en très nette hausse de plus de 70% à 335 dollars, après avoir perdu 43% la veille.

De son côté, le gendarme de la Bourse, la SEC, a dit vendredi dans un communiqué "surveiller et évaluer" la volatilité de certaines actions.

Les salles de cinémas AMC, également au centre du bras de fer entre hedge-funds et investisseurs particuliers, bondissaient elles aussi à nouveau (+60%).

L'indice VIX qui évalue la volatilité à Wall Street, était en hausse de plus de 18%.

"La volatilité accrue persiste à la suite de la perturbation du marché de cette semaine par une cohorte de traders individuels qui visent des actions" sur lesquelles les investisseurs professionnels avaient misé à la baisse, observent les analystes de Wells Fargo.

La saison des résultats continuait par ailleurs de battre son plein, avec des bilans mitigés pour Caterpillar (-1,27%) et Chevron (-3,90%) qui souffrent de la crise et pour Colgate (-0,80%) qui s'en sort mieux.

Le gouvernement américain a par ailleurs publié le chiffre de l'inflation qui a accéléré plus que prévu en décembre à +0,4%, même si elle modère sur un an à 1,3%, ce qui pourrait capter l'attention des marchés.

Au rang des bonnes nouvelles, les revenus des ménages américains ont augmenté en décembre pour la première fois depuis septembre, notamment grâce au plan d'aides de 900 milliards de dollars adopté récemment par le Congrès.

Mais, mauvaise nouvelle pour la consommation, leurs dépenses ont reculé de 0,2%.

Sur le marché obligataire, le rendement à 10 ans sur les bons du Trésor accélérait à la hausse à 1,0740% contre 1,0449% la veille.

afp/rp