* Le Dow a perdu 1,35%, le S&P-500 1,65%, le Nasdaq 1,46%

* Le S&P termine au-dessous de sa moyenne mobile de 200 jours

* L'indice de volatilité du CBOE au plus haut depuis juin 2012

* L'énergie et le transport aérien particulièrement ciblés (Rajout de la fermeture du marché obligataire)

par Caroline Valetkevitch

NEW YORK, 13 octobre (Reuters) - Wall Street a terminé en nette baisse lundi, les trois grands indices lâchant plus de 1% et le S&P en particulier finissant en dessous d'un important seuil de soutien technique, les reculs des secteurs du transport aérien et de l'énergie ayant provoqué une brusque aggravation des pertes en fin de séance.

Le rétrogradage des valeurs du transport aérien est imputable au fait qu'une infirmière de Dallas ait contracté la fièvre Ebola en soignant un patient.

"C'est une retombée des craintes que suscite Ebola. A tort ou à raison, les traders pensent que l'aggravation de la situation sur ce front aura des effets négatifs sur le tourisme et les loisirs", dit Michael James (Wedbush Securities).

Les 10 grands indices sectoriels du S&P ont tous fini dans le rouge, la plus forte perte, de 2,85%, revenant à celui des valeurs de l'énergie. En trois séances, cet indice a cédé 7,6%, une perte sans précédent depuis septembre 2011.

Cinq de ces indices sectoriels sont à présent dans le négatif depuis le début de l'année, ceux de l'énergie, des télécoms, des industrielles, des ressources de base et des produits de consommation non contrainte.

Cette tendance baissière trouve sa source la semaine dernière dans la révision à la baisse des prévisions du Fonds monétaire international (FMI) pour la croissance mondiale et dans des statistiques économiques européennes décevantes.

La volatilité du marché a été d'autant plus marquée que c'était aujourd'hui le Columbus Day, jour férié aux Etats-Unis, et l'indice de volatilité du CBOE, dit aussi indice de la peur, a terminé sur un gain de 16% à 24,64, son plus haut de séance et son cours de clôture le plus élevé depuis le début juin 2012.

Signe que le train baissier risque de durer, l'indice S&P-500 a terminé en dessous de sa moyenne mobile de 200 jours pour la première fois depuis le 16 novembre 2012. Sa perte de 4,8% sur trois jours est la plus élevée depuis novembre 2011.

L'indice Dow Jones a perdu 223,03 points (1,35%) à 16.321,07 points. Sa perte de 4% sur trois séances est la plus forte depuis novembre 2011. Le S&P-500 a cédé 31,39 points (1,65%) à 1.874,74. Le Nasdaq Composite lâche 62,58 points (1,46%) à 4.213,66. Il a abandonné 5,7% ces trois derniers jours, une série inédite depuis octobre 2011.

LE DOLLAR FAIBLIT AUSSI

Les investisseurs sont par ailleurs confrontés à la "saison" des résultats trimestriels qui démarre réellement cette semaine avec quelques poids lourds au programme tels Intel et General Electric ou encore les financières Morgan Stanley, Citigroup, JPMorgan Chase, Goldman Sachs et Bank of America.

Dans le secteur du transport aérien, United Airlines a perdu 7,3% et Delta Air Linies 6,1%. Le croisiériste Carnival a laissé 4,6%. L'indice Dow Jones des transports a reculé de 2,2%.

Contre la tendance, CSX a gagné près de 6%. Canadian Pacific Railway a contacté le groupe américain en vue d'une fusion entre les deux opérateurs ferroviaires d'Amérique du Nord, laquelle donnerait naissance à un transporteur pesant plus de 60 milliards de dollars, selon le Wall Street Journal.

Pour ses débuts à Wall Street, Fiat Chrysler Automobiles (FCA) termine sur une hausse de 2,5% à 8,92 dollars. L'action avait pris jusqu'à 8% dans les premiers échanges.

On dénombre sur le NYSE 2.061 baisses pour 976 hausses et sur le Nasdaq 1.525 baisses contre 1.156 hausses.

L'inquiétude sourde autour des perspectives de la croissance mondiale a également affecté le dollar, qui a perdu 1% contre l'euro et 1% également, soit sa plus forte perte en un an, face à un panier de monnaies.

Le billet vert pâtit également des conjectures voulant que la Réserve fédérale, dans un tel contexte économique, repousse d'autant sa première hausse des taux directeurs.

De fait, le président de la Réserve fédérale de Chicago Charles Evans considère toujours le début 2016 comme le moment le plus probable d'une remontée des taux d'intérêt aux Etats-Unis, alors que le marché prévoit plutôt la mi-2015.

Le marché obligataire était fermé pour le Columbus Day. (Wilfrid Exbrayat pour le service français)