Les résultats d'entreprises, qui débutent à peine, ont renforcé le pessimisme ambiant, en premier lieu ceux d'Intel, qui a entraîné l'ensemble du secteur technologique, composante essentielle du Nasdaq.

Wall Street a néanmoins limité ses pertes en deuxième partie de séance, alors que le Dow Jones a un temps perdu plus de 500 points et que le S&P-500 a touché un plus bas depuis octobre 2014.

Avant un week-end prolongé, Wall Street étant fermée lundi, jour férié aux Etats-Unis en hommage à Martin Luther King, l'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a finalement abandonné 2,39% (390,97 points) à 15.988,08.

Le Standard & Poor's 500, principale référence de nombreux gérants, a cédé 41,55 points (-2,16%) à 1.880,29, plus bas de clôture depuis le 25 août, et le Nasdaq Composite a reculé de 126,59 points (-2,74%) à 4.488,42.

Sur la semaine, le Dow et le S&P-500 sont en baisse de 2,2% et le Nasdaq de 3,3%.

La saignée a été générale vendredi puisque l'indice Russell 2000 des petites capitalisations a perdu jusqu'à 3,5%, sombrant à des niveaux plus atteints depuis juillet 2013.

Avec un Brent passé provisoirement sous les 29 dollars le baril et un brut léger américain à peine plus haut, les cours du pétrole sont désormais en recul de plus de 20% depuis le début de l'année, soit la baisse la plus prononcée en deux semaines depuis la crise financière de 2008, le déséquilibre entre l'offre et la demande paraissant s'aggraver sans cesse.

Plusieurs indicateurs publiés vendredi sont en outre venus accréditer le scénario d'un ralentissement marqué de la croissance aux Etats-Unis au quatrième trimestre.

Les ventes au détail ont ainsi reculé au mois de décembre; la production industrielle a baissé de 0,4% le mois dernier; et les stocks des entreprises ont diminué de 0,2% en novembre.

"Quand nous avons commencé l'année, nous étions au carrefour de l'inquiétude et de l'optimisme et clairement, nous nous sommes assez rapidement engagés dans la voie de l'inquiétude", dit Dan Farley, responsable de la stratégie d'investissement régional chez US Bank Wealth Management à Minneapolis.

COUVERTURES DE POSITIONS

L'indice CBOE de la volatilité, qualifié d'indice de la peur à Wall Street, a bondi de près de 30% pour atteindre un pic depuis septembre dernier, à 30,95, avant de revenir à 27,02 (+12,82%), alors que les investisseurs ne cessent d'ajuster leurs convertures de positions dans un marché baissier.

Tous les indices sectoriels du S&P-500 ont fini nettement dans le rouge.

Les valeurs de l'énergie (-2,87%) ont logiquement souffert et les compagnies Williams Companies, CONSOL Energy et Marathon Oil ont toutes plongé de plus de 10%, soit les trois plus fortes baisses du S&P-500.

Le secteur le plus pénalisé a néanmoins été celui des valeurs technologiques (-3,15%) avec le plongeon de 9,1% du titre Intel à 29,76 dollars.

Le numéro un mondial des semi-conducteurs a publié jeudi des résultats trimestriels supérieurs aux attentes des analystes mais la croissance de son activité très rentable de centres de données a ralenti.

Microsoft a aussi pesé sur le secteur. L'action du géant des logiciels a reculé de 3,99% à 50,99 dollars, poursuivant ainsi son repli avoir atteint le 29 décembre un pic de 15 ans à 56,85 dollars.

Le secteur financier (-2,36%) a également été malmené.

L'action Citigroup s'est effondrée de 6,41% à 42,47 dollars malgré un bénéfice trimestriel en forte hausse sur un an. La stratégie définie par Michael Corbat peine toujours à convaincre les investisseurs, qui craignent de voir les résultats souffrir du ralentissement de la croissance des marchés émergents, sur lesquels Citigroup est plus présente que les autres grandes banques américaines.

Le numéro un du crédit immobilier aux particuliers aux Etats-Unis, Wells Fargo, avec une baisse de 0,8% de son bénéfice net trimestriel, et le premier gestionnaire d'actifs au monde, BlackRock, avec un résultat inférieur aux attentes, ont été sanctionnés en Bourse avec des reculs de 3,59% et 4,33% respectivement.

(Bertrand Boucey pour le service français)

par Noel Randewich