L'indice Dow Jones a cédé 109,69 points, soit 0,65%, à 16.734,19 et le S&P-500, plus large, a perdu 13,78 points (0,71%) à 1.930,11.

Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 34,30 points ou 0,79% à 4.297,63.

Les indices, orientés à la baisse depuis le matin en réaction aux statistiques économiques, ont touché des plus bas du jour dans l'après-midi lorsque le président Barack Obama a dit ne rien exclure pour pour aider le gouvernement irakien face à l'offensive des djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui progressent vers Bagdad après avoir pris mardi la deuxième ville du pays, Mossoul.

La Maison blanche a ensuite clarifié les propos du président en soulignant qu'il faisait référence au fait de ne pas exclure de frappes aériennes, mais qu'il n'était pas envisagé d'envoyer des troupes au sol.

"Les inquiétudes géopolitiques ont repris le dessus et il semble que les choses évoluent très vite", observe Timothy Ghriskey, chez Solaris Asset Management à New York.

L'indice Vix du CBOE, qui mesure la volatilité du marché et fait office à ce titre de "baromètre de la peur", a bondi de 9% en réaction à la petite phrase de Barack Obama avant de finir la séance en hausse de 7,6% à 12,48 points.

Sur le front macroéconomique, les ventes au détail ont progressé de seulement 0,3% en mai, moitié moins que ce qu'attendaient les économistes, et les demandes d'allocations chômage ont augmenté la semaine dernière alors qu'elles étaient prévues en baisse.

Bien qu'inférieures aux attentes, ces statistiques ne remettent toutefois pas en cause la thèse de l'amélioration des conditions économiques, soulignent des professionnels en notant aussi que le marché était mûr pour une correction après son parcours récent.

La baisse a été générale avec huit des 10 grands indices sectoriels du S&P-500 qui ont fini dans le rouge, seuls ceux de l'énergie et des services aux collectivités tirant leur épingle du jeu avec des hausses de 0,3% dans le sillage des cours du pétrole, qui ont atteint des plus hauts de 2014 en réaction à la crise en Irak.

Chevron (+0,74%) a ainsi réalisé la meilleure performance du Dow Jones, dont 24 des 30 composantes ont baissé, et Occidental Petroleum s'est adjugé 1,36%.

"Si (le pétrole) reste à des niveaux élevés pendant une semaine ou deux cela risque de devenir problématique pour la consommation des ménages ou l'économie en général", avertit Paul Schatz, en charge des investissements chez Heritage Capital à Woodbridge dans le Connecticut.

D'ores et déjà, l'envolée des cours du brut a pesé sur le compartiment du transport aérien, gros consommateur de carburant qui avait déjà été éprouvé la veille par un avertissement de Lufthansa sur ses résultats. Delta Air Lines a lâché 5,43% et American Airlines Group 4,94%.

TWITTER EN HAUSSE APRÈS LE DÉPART DE SON N°2

A rebours de la tendance, Twitter a gagné 3,52% après l'annonce du départ de son numéro deux Ali Rowghani, qui paie peut-être le ralentissement de la croissance du nombre d'utilisateurs du site de micro-blogging.

Parmi les valeurs moyennes, la biotech Geron a bondi de 21% à 3,15 dollars dans de gros volumes après un feu vert de la Food and Drug Administration, l'autorité sanitaire américaine, à des essais cliniques de son traitement expérimental contre la myélofibrose, son unique produit.

Lululemon Athletica a chuté à l'inverse de 15,91% à 37,25, également dans des échanges animés. Le fabricant canadien de tenues pour yoga a réduit ses prévisions de résultats pour l'ensemble de l'exercice.

La statistique décevante des ventes au détail a fait reculer le dollar face à l'euro et au yen alors que les obligations d'Etat ont bénéficié d'achats refuge dans le contexte de regain de tensions en Irak. Le rendement du papier à 10 ans est passé en séance sous 2,59%, contre 2,64% mercredi soir, avant de remonter légèrement à 2,5933%.

(Ryan Vlastelica et Angela Moon, Véronique Tison pour le service français)