PARIS (Reuters) - La Bourse de New York a ouvert en baisse jeudi, affectée par une amplification des tensions autour de l'Ukraine, Kiev et ses alliés occidentaux, les Etats-Unis au premier chef, accusant la Russie d'orchestrer une prochaine entrée en guerre à la suite d'échanges de tirs d'artillerie entre forces ukrainiennes et séparatistes pro-russes dans l'Est ukrainien.

Dans les premiers échanges, l'indice Dow Jones perd 253,33 points, soit 0,73%, à 34.680,94 points et le Standard & Poor's 500, plus large, recule de -0,75% à 4.441,25 points.

Le Nasdaq Composite cède 0,87%, soit 122,97 points, à 14.001,12.

Des tirs d'artillerie ont été entendus jeudi près des zones sécessionnistes de l'est de l'Ukraine, où les forces gouvernementales ukrainiennes et les séparatistes pro-russes se sont mutuellement accusés d'avoir enfreint le cessez-le-feu en vigueur dans le Donbass.

A cela s'ajoutent des déclarations américaines mettant en doute le début de retrait annoncé par Moscou de troupes russes massées près des frontières ukrainiennes. Le président américain Joe Biden juge même le risque d'une invasion russe en Ukraine très élevé.

La Russie a par ailleurs expulsé l'ambassadeur adjoint des Etats-Unis à Moscou, Bartle Gorman, tandis que Washington a promis des représailles après cette décision, selon l'agence de presse RIA.

Ces nouvelles prennent le pas sur les publications des résultats des entreprises, amenant l'indice de volatilité, aussi appelé "indice de la peur", à bondir de 8%.

Outre les tensions géopolitiques, l'aversion au risque se nourrit également des craintes d'un resserrement plus rapide que prévu de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Le compte rendu de sa réunion de janvier a montré que l'institution jugeait probable que ses taux pourraient remonter à un "rythme plus rapide" que lors du précédent cycle de hausse lancé en 2015.

La Fed a toutefois déclaré qu'elle prendrait ses décisions réunion après réunion, en fonction de l'analyse des données macroéconomiques.

Les inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont augmenté plus que prévu la semaine dernière, à 248.000, tandis que les conditions d'activité dans la région de Philadelphie se sont dégradées en février.

Aux valeurs, le fabricant de semi-conducteurs Nvidia abandonne 4,2% malgré une prévision de chiffre d'affaires pour le trimestre en cours au-dessus des attentes. La stagnation de la marge par rapport au trimestre précédant et l'exposition du groupe aux cryptomonnaies suscitent des inquiétudes.

Dans le sillage de Nvidia, Broadcom, Intel, Advanced Micro Devices, Texas Instruments, Micron Technology et Analog Devices refluent de 1,1% à 2%.

Côté hausse, le fabricant d'équipements réseaux Cisco Systems prend 3,3% à la faveur de l'annonce d'un nouveau plan de rachat d'actions et d'un relèvement de sa prévision de bénéfice pour l'ensemble de l'année.

Le spécialiste de la livraison de repas Doordash s'envole de son côté de plus de 18% grâce à un chiffre d'affaires trimestriel meilleur que prévu.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)