L'indice Dow Jones a cédé 264,26 points, soit 1,54%, à 16.945,80 avec l'ensemble de ses 30 composantes dans le rouge.

Le Standard & Poor's 500, référence des gérants américains, a perdu 32,30 points ou 1,62% à 1.965,99, sa plus forte baisse depuis le mois de juillet qui le fait clôturer sous un important niveau de soutien et à quelque 2,3% de sa dernière clôture record.

Le Nasdaq Composite a lâché de son côté 88,47 points (1,94%) à 4.466,75.

Apple, en baisse de 3,81% à 97,87 dollars avec près de 100 millions de titres échangés, a plombé le S&P comme le Nasdaq 100 après avoir dû retirer la mise à jour de son nouveau système d'exploitation pour téléphones portables et tablettes, derniers déboires en date subis par le groupe depuis la présentation de l'iPhone 6 et l'iPhone 6 Plus au début du mois.

En deux séances, la firme à la pomme a vu partir en fumée quelque 25 milliards de dollars de capitalisation boursière.

Les dix grands indices sectoriels S&P ont fini en repli, les technologiques (-2,28%) signant la plus mauvaise performance.

Le S&P lui-même a clôturé dix points sous le niveau des 1.976 correspondant à sa moyenne mobile à 50 jours, un support technique important sur lequel il avait pu rebondir lorsqu'il l'avait testé précédemment.

La vigueur du dollar commence par ailleurs à inquiéter certains investisseurs. Le billet vert s'est encore raffermi d'environ 0,2% sur la journée face à un panier de devises pour atteindre un plus haut de quatre ans, et sa progression de près de 7% depuis le début du trimestre n'a pas eu d'équivalent depuis six ans.

"On peut s'attendre à des répercussions sur les résultats des entreprises car c'est un mouvement comme on n'en voit pas souvent", commente Bill Stone, stratège chez PNC Wealth Management à Philadelphie.

Le dollar se traitait à 1,2745 pour un euro en fin de séance, en repli de 0,27% sur la journée, après avoir grimpé auparavant jusqu'à 1,26955 sur la plate-forme EBS, un pic depuis novembre 2012.

Pour John Schmitz, gérant chez Bahl & Gaynor à Cincinnati, "la hausse du dollar entraîne certes des ventes contraires pour les grandes entreprises mais la baisse des indices boursiers constitue une opportunité pour revenir sur le marché."

TRAVELPORT À BON PORT

Les indicateurs du jour n'ont pas apporté de soutien. Les commandes de biens durables ont chuté de 18,2% en août, un chiffre spectaculaire mais à peu près conforme aux attentes après leur bond de juillet, tandis que les inscriptions au chômage ont légèrement augmenté la semaine dernière.

La croissance de l'activité des services a quant à elle ralenti ce mois-ci pour revenir à son niveau le plus faible depuis mai, selon l'enquête PMI de Markit.

Le recul de Wall Street fait écho à la baisse des Bourses européennes, avec le CAC 40 qui a perdu 1,32% à Paris et l'EuroFirst 300 en repli de 0,92%, à son plus bas niveau depuis la fin août.

La vigueur du dollar, accentuée par l'élargissement du spread entre rendements américains et allemands à leur plus haut niveau depuis 15 ans, a pesé sur les cours du brut et les prix des autres matières premières, affectant par ricochet les valeurs du secteur de l'énergie comme ExxonMobil (-1,64%) ou Chevron (-1,41%).

Les conditions difficiles ont quelque peu éclipsé les débuts en Bourse de la société de réservation de voyages Travelport Worldwide, qui a pourtant fini sur un gain de 2,5% à 16,40 dollars après avoir, en séance, gagné jusqu'à 10,6%.

Le prix d'introduction de 16,00 dollars pour les 30 millions de titres mis en vente, à la limite supérieure de la fourchette indicative (14-16 dollars), a permis à la société contrôlée par Blackstone de lever quelque 480 millions de dollars.

(Chuck Mikolajczak et Ryan Vlastelica, Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Apple Inc., Travelport Worldwide Ltd