New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé vendredi, le marché se montrant finalement hésitant après avoir d'abord bien réagi aux chiffres de l'emploi américain, à la veille d'un week-end férié (Labor Day).

Le Dow Jones a grignoté 0,33%, l'indice Nasdaq a cédé 0,02% et l'indice élargi S&P 500 a grapillé 0,18%.

Initialement, la place new-yorkaise avait accueilli favorablement le rapport mensuel sur l'emploi américain, selon lequel l'économie américaine a créé 187.000 emplois en août, soit au-dessus des 170.000 attendus par les économistes.

Cette surprise à la hausse a été tempérée par la révision en baisse, de 110.000 postes au total, des chiffres de juin et juillet.

En outre, le taux de chômage a remonté à 3,8%, contre 3,5% précédemment, son plus haut niveau depuis un an et demi, en grande partie du fait de l'arrivée sur le marché du travail de nouveaux actifs. Le taux de participation est ainsi remonté à son plus haut depuis février 2020, soit avant la pandémie de coronavirus.

"Le rapport sur l'emploi est cohérent avec nos projections, selon lesquelles le marché du travail va continuer à ralentir et l'économie (américaine) traverser une récession modérée aux environs de la fin de l'année", a commenté Nancy Vanden Houten, d'Oxford Economics.

Dans un premier temps, les opérateurs ont revu en hausse la probabilité que la banque centrale américaine (Fed) laisse ses taux inchangés jusqu'à la fin de l'année, une hypothèse qui plaît au marché.

Mais au fil de la séance, l'enthousiasme s'est modéré, notamment après la publication de l'indice mensuel ISM d'activité dans le secteur manufacturier.

Pour Tom Cahill, de Ventura Wealth Management, davantage que l'indice de base, qui est remonté à 47,6 points en août contre 46,4 en juillet mais continue d'indiquer une contraction de l'activité, les investisseurs ont relevé le bond de l'indicateur des prix payés par le secteur.

Il est ressorti bien au-dessus de celui de juillet, mais aussi des prévisions des économistes, ce qui peut inquiéter quant à la trajectoire de l'inflation.

Dans la foulée, les taux obligataires, qui s'étaient détendus en début de séance, sont remontés. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait ainsi à 4,17%, contre 4,10% la veille en clôture.

Quant aux indices phares du marché action, ils se sont essoufflés, le Nasdaq, qui restait sur cinq séances positives d'affilée, clôturant même dans le rouge, après des prises de bénéfices sur quelques valeurs vedettes, comme Nvidia (-1,71%) ou Tesla (-5,06%).

"Si vous êtes trader, que vous venez de vivre une semaine plutôt bonne et qu'un week-end de trois jours se présente, vous prenez quelques bénéfices", a décrypté Tom Cahill.

A la veille de ces trois jours fériés, "les volumes ont été faibles", a expliqué Maris Ogg, de Tower Bridge Advisors. En outre, "certains ne voulaient pas rester exposés" avant cette séquence et ont vendu, a-t-elle précisé.

La réputation de septembre, pire mois de l'année en moyenne pour les actions, n'a pas aidé, a ajouté l'analyste, en ce premier jour du mois.

A la cote, le fabricant d'ordinateurs Dell a fait des étincelles (+21,25%), après la publication de résultats trimestriels meilleurs qu'attendus. Le groupe de Round Rock (Texas) a également fait état de prévisions annuelles supérieures à celles du marché et insisté sur ses ambitions dans l'intelligence artificielle (IA).

Le spécialiste des semi-conducteurs Broadcom a souffert (-5,46%), malgré des résultats supérieurs aux attentes. Les investisseurs ont été froissés par les prévisions du groupe, jugées prudentes au sein d'un secteur entraîné par l'IA.

Son concurrent Intel a, en revanche, tiré son épingle du jeu (+4,18%), toujours porté par des déclarations encourageantes, jeudi, de son directeur général, Pat Gelsinger, selon lesquelles les parts de marché du groupe sont en hausse.

Le laboratoire Amgen (+0,14%) a légèrement progressé, après l'annonce d'un accord avec l'Autorité américaine de la concurrence, la FTC, qui ouvre la voie au rachat de la société pharmaceutique Horizon Therapeutics (+2,27%), annoncé en décembre, pour 28 milliards de dollars.

Disney a été sanctionné (-2,44%) après que plusieurs de ses chaînes ont été coupées des réseaux du câblo-opérateur Charter Communications (qui compte près de 15 millions d'abonnés à la télévision par câble), faute d'un accord tarifaire de diffusion.

afp/rp