Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales reculent de nouveau mercredi, craignant la persistance de l'inflation, notamment avec la hausse des prix du pétrole, tandis que l'activité économique demeure peu dynamique.

Wall Street a ouvert en baisse: le Dow Jones reculait de 0,30% vers 13H45 GMT, le S&P 500 de 0,26% et le Nasdaq de 0,23%.

En Europe, la Bourse de Paris lâchait 0,70%, plombée par le luxe, Francfort reculait de 0,08% et Londres de 0,12%.

Les annonces du prolongement des coupes effectuées par la Russie et l'Arabie Saoudite ont poussé les prix du pétrole à leur plus haut niveau depuis novembre et ont recommencé à mettre sous pression les marchés occidentaux, notamment européens.

Vers 13H30 GMT, les prix du pétrole baissaient mais restaient à des niveaux élevés. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre lâchait 0,38%, à 89,70 dollars, et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, reculait de 0,24% à 86,48 dollars.

"Cette hausse vient de mauvaises raisons car c'est la réduction de l'offre et non l'amélioration de la demande qui entraîne ce mouvement", commente Xavier Chapard, membre de l'équipe recherche et stratégie de la Banque Postale AM.

"Si la hausse du prix du pétrole perdure, l'inflation énergétique va de nouveau contribuer légèrement positivement à l'inflation en 2024", poursuit-il.

Le risque en Europe est de connaître une situation de "stagflation", avec une croissance faible combinée à une forte inflation, ce qui serait "le pire scénario" selon Alexandre Hezez, de Richelieu Gestion.

La Banque centrale européenne serait alors comme "paralysée" et ne pourrait venir stimuler l'activité par des baisses de taux, de crainte de faire perdurer encore plus longtemps l'emballement des prix, a-t-il expliqué.

Les investisseurs estiment pour l'instant que la désinflation qui commence est suffisante pour que l'institution de Francfort stoppe ces hausses de taux, à l'instar de la Banque centrale américaine.

"Je crois que nous sommes proches ou très proches du point haut des taux d'intérêt", principal instrument pour lutter contre l'inflation, a déclaré mercredi le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau au cours d'une interview sur BFM Business.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des Etats bougeaient peu.

La tech davantage contrôlée en Europe

Cinq géants américains du numérique - Alphabet (-0,05%), Amazon (-0,54%), Apple -(1,34%), Meta (+0,15%) et Microsoft (-0,18%) - ainsi que le chinois ByteDance, propriétaire de TikTok, seront soumis à de nouvelles règles de l'UE plus strictes pour endiguer les pratiques anticoncurrentielles, selon une liste dévoilée mercredi.

Cette législation ouvre un nouveau front entre l'UE et la big tech, avec de nouvelles batailles judiciaires en perspective.

LVMH encore chahuté

Le numéro 1 mondial du luxe LVMH reculait encore de 3,16% à Paris, le prix de son action tombant à son plus bas niveau depuis janvier. Tout le secteur du luxe souffre avec les déclarations du propriétaire de Richemont (-3,12%) Johann Rupert lors de l'Assemblée générale de l'entreprise, soulignant que l'inflation est en train de toucher la demande en produit de luxe en Europe.

LVMH, qui a perdu son rang de première capitalisation européenne la semaine passée, est également affecté par une note HSBC, qui a maintenu sa recommandation mais fortement diminué son objectif de cours.

Les actions de Kering (-1,96%) et Hermès (-2,23%) ont aussi été revues à la baisse par la banque, mais plus légèrement. Ailleurs, Burberry cédait 3,34%, Swatch 2,56%.

Du côté des devises

Le dollar américain se stabilisait par rapport à l'euro après des gains la veille. L'euro grappillait 0,08% à 1,0731 dollar vers 13H35 GMT.

Le bitcoin gagnait 0,05% à 25.715 dollars.

afp/lk