La Bourse internationale de l'énergie de Shanghai (INE)  émettra dès demain un premier contrat à terme sur le cuivre, libellé en renmibi et disponible pour les investisseurs étrangers. Par cette opération, Pékin confirme son désir de s’imposer sur la fixation des prix internationaux, comme elle l’a fait plus tôt cette année avec le minerai de fer, dont elle est largement dépendante. 

Premier consommateur de cuivre au monde, la Chine veut réduire l’impact des économies étrangères sur son territoire, et protéger, par la même occasion, les négociants nationaux des risques de change. 

Et elle est parvenue à prouver le bien fondé de ses démarches au début de la crise sanitaire. Lancé il y a  deux ans, le contrat chinois de pétrole a joué son rôle de tampon sur les marchés quand le brut américain s’est effondré en avril. 

Cette stratégie s’accompagne d’une volonté plus globale sur l’ensemble des matières premières, dont l’Empire du milieu consomme près de la moitié. A l’intérieur de ses frontières, le gouvernement chinois déploie également de nouvelles mesures visant à faire de son territoire un domaine indépendant des événements mondiaux. 

Récemment, les agriculteurs chinois ont reçu consigne de ne pas utiliser les terres arables pour les cultures non-céréalières, et de privilégier les semis de blé, de riz, de maïs et de produits comestibles, au détriment des cultures dites “ de rendement économique” (coton, tabac…). 

La Chine, qui veut assurer sa sécurité alimentaire pour les 15 prochaines années,  a mis en place des incitations économiques et des subventions sur les cultures de céréales, comme elle l’avait fait en 2018 avec le soja, pour se défaire de la dépendance vis-à-vis des Etats-Unis.