Commodesk - Après l’arrivée fin octobre d’un premier méthanier au terminal gazier de Montoir-de-Bretagne, en provenance d’Asie, les autorités russes parient sur le développement de ce nouveau passage du Nord.

L’Ob River, conçu pour affronter les mers glacées, et affrété par la société russe Gazprom, a chargé du gaz liquéfié (GNL) qatari au terminal de Mizushima à l’est du Japon, puis du carburant en Corée du sud fin septembre. Il est arrivé en France un mois plus tard.

Le voyage par l’Arctique entre le Japon et l’Europe, en longeant la côte via Mourmansk et la mer de Barents, réduit d’un tiers (environ 3.900 miles nautiques) la distance, soit un gain de temps de deux semaines sur la route du sud par la Méditerranée, le canal de Suez et l’Océan indien.

Hors énergie, le fret transportable par le nord se monterait à 50 millions de tonnes par an, estime Dimitri Rusanov, responsable de la division gaz de Sovcomflot, un partenaire de Gazprom.

Les gaziers russes sont particulièrement intéressés par cette nouvelle voie maritime, dans la perspective de l’exploitation du gisement de Bokanovo dans la péninsule de Yamal, voire de celui de Shtokman, à destination de l’Asie. Gazprom a commandé deux navires LNG associés à des brise-glaces pour emprunter cette route.

En 2009, le GNL exporté par les 15 pays producteurs représentait 226 milliards de mètres-cubes, soit 10% de la consommation mondiale. Le ministre russe de l’Energie estime le potentiel à l’horizon 2020 à 350 milliards de mètres-cubes par an (+50%), en rappelant que la Russie a des réserves 500 fois supérieures.

Les Russes envisagent également d’exporter du charbon de Yakoutie par cette voie maritime.