Londres (awp/afp) - L'or n'a que légèrement progressé cette semaine, restant essentiellement dépendant des mouvements du dollar, ce dernier fluctuant lui-même au gré de la variation des attentes concernant un nouveau resserrement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le métal jaune, après avoir bondi mardi sur fond de fort affaiblissement du dollar consécutif à un mauvais indicateur sur l'activité dans les services aux États-Unis, est repassé dans le rouge à compter de mercredi sur fond de prises de bénéfices, tandis que le billet vert amorçait un timide rebond.

L'once d'or a atteint mardi 1.352,80 dollars, un plus haut en plus de deux semaines.

L'or "reste très sensible aux spéculations autour de la possibilité d'une (nouvelle) hausse des taux d'intérêt de la Fed en 2016 et peut être sujet à la volatilité alors que les investisseurs se demandent si la Fed brisera la tendance à la prudence des banques centrales", a expliqué Lukman Otunuga, analyste de FXTM.

La publication depuis une semaine d'une série de mauvais indicateurs aux États-Unis, avec des créations d'emplois moindres qu'attendu en août, une contraction de l'activité dans le secteur manufacturier et un fort ralentissement dans celui des services, est en effet venu compromettre la probabilité d'un nouveau resserrement monétaire américain dès le mois de septembre, pénalisant par ricochet le dollar qu'une nouvelle hausse des taux d'intérêt aux États-Unis rendrait plus rémunérateur.

Or, toute dépréciation du dollar favorise normalement les achats de métaux précieux, libellés en billets verts, car ils sont alors rendus moins onéreux pour les investisseurs disposant d'autres devises.

Mais le recul du billet vert est toutefois resté limité grâce à des propos de plusieurs responsables de la Fed laissant entendre qu'une hausse progressive des taux était toujours d'actualité et que le plus tôt serait le mieux.

Dernier en date à s'exprimer, Eric Rosengren, président de l'antenne régionale de la Fed de Boston et pourtant réputé jusqu'ici grand partisan d'un maintien des taux bas, a, pour la seconde fois en deux semaines, indiqué vendredi qu'il était temps de normaliser graduellement la politique monétaire américaine.

Ces propos ont permis au dollar de nettement rebondir, pesant à l'inverse sur les achats d'or.

"En dépit de la récente faiblesse des données économiques (aux États-Unis), le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) pourrait encore opter pour une hausse de ses taux afin de ne pas trop souffrir d'un problème de crédibilité suite à ses récentes déclarations haussières", a souligné Ole Hansen, analyste de Saxo Bank.

En outre, a poursuivi l'analyste, le fait que l'or ne soit pas parvenu à se maintenir au-dessus du niveau des 1.350 dollars, malgré le statu quo décidé jeudi par la banque centrale européenne (BCE) et le fait que son président Mario Draghi a refroidi les spéculations concernant de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire, ce qui aurait dû normalement affaiblir durablement le dollar face à l'euro, montrent que "les investisseurs sur le marché de l'or ne sont pas encore prêts à courir après des prix plus élevés à ce stade", a conclu M. Hansen.

De son côté l'argent, considéré comme une alternative bon marché à l'or, a suivi cette semaine la même trajectoire dictée par les fluctuations du billet vert, grimpant mercredi jusqu'à 20,14 dollars, un maximum en près d'un mois, avant de repartir en baisse.

Les cours des métaux platinoïdes ont également connu une trajectoire en deux temps cette semaine, progressant jusqu'à mardi sur fond de perte de vitesse du dollar avant de piquer du nez à compter de mercredi en raison de prises de bénéfices et du raffermissement du billet vert.

L'once de platine a grimpé mercredi jusqu'à 1.106,45 dollars, au plus haut en deux semaines tandis que l'once de palladium a atteint le même jour 708,32 dollars, son plus haut cours en plus de quinze jours.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1.330,85 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1.324,70 dollars le vendredi précédent.

L'once d'argent a clôturé à 19,41 dollars, contre 18,75 dollars il y a sept jours.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1.073 dollars, contre 1.052 dollars sept jours plus tôt.

L'once de palladium a terminé pour sa part à 678 dollars, contre 670 dollars à la fin de la semaine précédente.

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