Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers pliaient en grande majorité jeudi, la remontée des taux obligataires pesant sur le moral des investisseurs qui devaient réceptionner par ailleurs une flopée de résultats d'entreprises.

Comme à Wall Street la veille, les places asiatiques ont fini dans le rouge: Tokyo a perdu 0,92%, Shanghai 0,3% et Hong Kong pliait de 1,9% vers 07H15 GMT.

En Europe, les indices restaient mal orientés à l'exception de la cote parisienne (+0,18%). Francfort pliait de 0,68%, Londres de 0,15%, Milan de 0,25% vers 07H30 GMT.

Les principaux indices de la Bourse de New York avaient baissé mercredi malgré des résultats d'entreprises de bonne facture, dans un contexte économique toujours obscurci par une inflation élevée qui fait grimper les rendements obligataires.

Le président de la Fed de Minneapolis, Neil Kashkari, a déclaré mercredi lors d'un entretien retransmis sur le site de l'antenne régionale de la banque centrale (Fed), qu'il ne voyait "pas de signe que l'inflation sous-jacente ait fini de grimper".

Etant donné que son discours penche habituellement plus du côté d'une politique monétaire accommodante, "ce commentaire clé" ne laisse entendre "aucune indication jusqu'ici que la Fed soit disposée à ralentir son cycle de relèvement de taux d'intérêt", indique Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Sur le marché de la dette, les taux d'emprunt des Etats continuaient de progresser. Se basant sur la perspective d'une hausse de taux de la Fed de 75 points de base en novembre et d'une autre en décembre: le rendement sur l'emprunt américain à deux ans, le plus sensible à l'inflation, évoluait à des niveaux dernièrement vus en 2007.

Les estimations d'inflation font craindre de nouvelles hausses des taux des banques centrales pour endiguer le renchérissement des coûts de la vie, largement imputable à la crise énergétique.

"Comme c'est souvent le cas, la hausse de rendements sur les emprunts américains et un dollar américain fort enfoncent les actions mondiales", observe Stephen Innes chez SPI Asset Management.

Et tant que la crise énergétique durera, le dollar devrait continuer d'en bénéficier, selon les experts.

Les dirigeants de l'UE se réunissent jeudi et vendredi à Bruxelles pour tenter de trouver enfin une réponse commune à la flambée de l'énergie qui fragilise de nombreuses entreprises européennes, menacées par la concurrence aux Etats-Unis ou en Asie où les tarifs sont restés maîtrisés.

Grosse déception au sujet de Ericsson et Nokia

L'équipementier télécom suédois a annoncé jeudi mettre l'accent sur les réductions de coûts après un bénéfice net en baisse de 7% et inférieur aux attentes au troisième trimestre. L'action dévissait de plus de 13% jeudi vers 07H35 GMT.

Le géant finlandais de l'équipement télécom, Nokia, a annoncé un bénéfice en hausse de 22% au troisième trimestre mais en-dessous des attentes. Le titre chutait de plus de 5%.

Hermès solide

Le groupe de luxe Hermès (+1,46% à 1324 euros) a continué à connaître une "belle dynamique" au troisième trimestre 2022 en réalisant 3,14 milliards d'euros de ventes, soit un bond de 32,5% sur un an. Dans la foulée, d'autres sociétés du secteur montaient à l'instar de Salvatore Ferragamo qui prenait 1,97%, Moncler 1,17% et Burberry 0,91%.

Le yen tient les investisseurs en alerte

Les investisseurs restaient en alerte alors que le dollar a atteint la barre symbolique des 150 yens pour la première fois depuis 1990, attisant les spéculations autour d'une possible nouvelle intervention du Japon pour soutenir la monnaie nippone. Vers 07H40 GMT, le dollar valait 149,92 yens.

L'euro progressait à 146,73 yens, contre 146,50 yens la veille, et la monnaie européenne valait 0,9786 dollar contre 0,9773 dollar mercredi à 21H00 GMT.

La pression sur la livre diminuait un peu au lendemain de nouvelles turbulences au Royaume-Uni avec la démission surprise de la ministre de l'Intérieur moins d'une semaine après le limogeage du ministre des Finances Kwasi Kwarteng. La livre reprenait 0,09% à 1,1229 dollar vers 07H20 GMT.

Le marché du pétrole était dans le vert: le baril de WTI américain prenait 1,55% 86,88 dollars vers 07H25 GMT et le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 1,10% à 93,45 dollars.

afp/buc