Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers se montraient hésitants jeudi, inquiets des conséquences économiques de l'explosion des cas de Covid-19 en Chine, dans un marché peu animé à deux séances de la fin d'année.

Après une ouverture en repli, les Bourses européennes évoluaient sans tendance vers 12H45 GMT: Paris progressait de 0,10%, Francfort de 0,23% et Milan de 0,41%. Londres perdait de son côté 0,22%. A Zurich, le SMI grignotait 0,03%.

A New York, les trois principaux indices devraient rebondir d'environ 0,4% à l'ouverture, selon leurs contrats à terme.

En Asie, Hong Kong, Shanghai et Tokyo ont perdu du terrain, suivant la tendance de Wall Street de la veille où les trois principaux indices ont tous lâché plus de 1% mercredi à l'issue d'une séance hésitante et marquée par la remontée des taux obligataires.

Si l'annonce de la Chine en début de semaine de la fin des quarantaines obligatoires à partir du 8 janvier avait d'abord été saluée par les marchés financiers, le risque de conséquences négatives commence à peser de plus en plus lourd.

Mais l'explosion des nouveaux cas de Covid-19 depuis que Pékin a mis fin à sa politique stricte de "zéro Covid" inquiète. Pour Jochen Stanzl, analyste à CMC Markets, cela constitue "un risque incalculable", "la vague pourrait se propager dans le monde entier", prévient-il.

Les États-Unis vont exiger un test Covid négatif pour tous les voyageurs en provenance de Chine, une mesure prise également par d'autres pays comme le Japon et l'Italie.

De plus, plusieurs experts de la santé préviennent que l'explosion des cas conjuguée à la levée des mesures sanitaires en Chine constituent un terreau pour l'émergence éventuelle de nouveaux variants.

Ce qui pourrait "en retour, ramener sur la table les mesures restrictives anti-Covid et affecter la croissance", prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Les cours du pétrole, très sensibles aux perspectives économiques, étaient ainsi en repli vers 12H45 GMT.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février perdait 1,27%, à 82,20 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, lâchait 1,44%, à 77,83 dollars.

Le prix du gaz européen rebondissait après avoir reculé à son plus bas depuis l'invasion russe de l'Ukraine, le contrat du TTF néerlandais valait 83,30 euros le mégawattheure (+2,40%).

Les investisseurs sont par ailleurs peu confiants concernant la conjoncture économique, fortement ralenti par le resserrement monétaire opéré par les banques centrales pour lutter contre l'inflation.

"Les présages pour la prochaine année boursière 2023 ne semblent pas bons et au moins le premier trimestre risque d'être difficile", commente Andreas Lipkow, analyste indépendant.

La tech chinoise souffre, les géants américains vont mieux ___

Les valeurs technologiques de la place de Hong Kong ont reculé jeudi. Alibaba a cédé 2,45%, JD.com 5,38%, Baidu 2,83% et Xiaomi 3,21%.

A l'inverse à Wall Street, l'action Tesla rebondissait de 4,74% dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance. La veille le titre avait lâché plus de 11% la veille, tout comme d'autres valeurs du secteur technologique. Depuis le début de l'année Tesla a chuté de , l'une des pires performances du S&P 500.

Apple (+1,02%), Microsoft (+0,41%) et Amazon (+0,76%) remontaient aussi après les pertes de mercredi.

Du côté des devises, du bitcoin et de l'obligataire ___

Le yen s'appréciait vers 12H40 GMT face à la plupart des autres devises après l'annonce d'achats d'obligations par la Banque du Japon, selon l'agence Bloomberg. La monnaie japonaise progressait de 0,55% à 133,74 yens pour un dollar.

L'euro grappillait quant à lui 0,29% face au billet vert à 1,0643 dollar pour un euro.

Le bitcoin était stable (+0,48%) à 16.595 dollars.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des dettes souveraines européennes se stabilisent après avoir touché des plus hauts depuis plus de dix ans en début de semaine. Le taux de l'obligation de l'État allemand valait 2,50% vers 12H40 GMT.

afp/rp